Consommation

Du simple au double : les prix des parkings flambent à Alger

La pilule a du mal à passer pour des centaines d’automobilistes qui avaient l’habitude de stationner leurs voitures dans l’un des parkings publics gérés par l’EGCTU (Entreprise de Gestion de la Circulation & Transport Urbain de la Wilaya d’Alger). Et pour cause : les tarifs de stationnement à l’heure ou à la journée ont subitement augmenté depuis le 1 octobre.

Une affiche collée devant les caisses des parkings étatiques de Tafourah, Bezier, Ali Mellah, Place des Martyrs, Capitaine Menani annonce la couleur. Ticket : 100 da les deux premières heures avec une majoration de 50 da chaque nouvelle heure. L’abonnement mensuel qui était de 4500 da est passé à 7140, 00 da.

Douche froide pour les habitués de ces aires de stationnement dont la plupart travaillent à Alger centre et n’ont pas d’autres moyens hormis l’utilisation de leur véhicule pour rejoindre leur entreprise. Dépités, ils laissent éclater leur colère devant ces augmentations conséquentes qu’ils ne s’expliquent pas.

Coup de massue

Le 1 er octobre dernier les habitués de ces parkings étatiques ont été surpris de découvrir les nouvelles tarifications affiché par l’EGTCU. Amel travaille rue Didouche Mourad. Elle habite Draria et stationne sa voiture, tous les jours, au parking Menani pour rejoindre la société qui l’emploie.

« D’habitude je payais entre 140 et 160 da par jour. Là je passe carrément à 400 da par jour. Cela représente le quart de mon salaire. C’est comme si je partageais mon indemnité journalière avec le parking. Je trouve cela abusé. Payer si cher pour aller à son travail est invraisemblable. Du coup, je sillonne les rues adjacentes dans l’espoir de me garer gratuitement sur les trottoirs des rue Rabah Noel ou Khelifa Boukhalfa. Un monsieur, habitué du parking Menani s’insurge également contre cette augmentation subite de la tarification des parkings étatiques « Je suis hors de moi mais suis obligé de payer. Je ne pas prendre le risque de garer ma voiture flambant neuve dehors avec tous les risques de vol et de vandalisme qui écument la capitale ».

C’est complet

Juste à proximité, se dresse un parking privé du nom de Continental. Hocine y a souscrit un abonnement à l’année « J’habite Meftah et travaille à Alger centre. Entre 9h et 16 h, j’y gare mon véhicule. Cela me coûte 5000 da par mois, un prix raisonnable par rapport aux parkings gérés par l’état ». Nous nous informons auprès du gardien de la disponibilité des places. Il répond que les abonnements au mois ont été réajustés à 7000 da mensuel désormais et qu’il faut se mettre sur liste d’attente. Il ajoute «Vous pouvez laisser votre voiture la journée et payer à l’heure : 150 da les 2 heures ».

Allez- vous plaindre auprès du Wali !

En contrebas de la Grande- Poste, le parking Tafourah affiche complet. Certains automobilistes découvrent la récente augmentation au moment de régler leur ticket à la caisse. Yacine grince des dents lorsqu’il arrive au niveau de la caisse. « D’habitude pour 2h, je paye 70 da. Le ticket est passé à 100da et si vous dépasser d’une minute, il faut rajouter 50 da ! C’est du vol ! » S’insurge- t-il. Comme pour enfoncer le clou, la caissière lui lance « Allez-vous plaindre auprès du Wali d’Alger ! Nous on y est pour rien ! D’ailleurs nos payes n’ont pas augmenté d’un dinar ».

Dans ce parking, nous avons également rencontré une dame qui travaille rue Hassiba Ben Bouali. « La couleuvre est dure à avaler. Augmenter les tarifs du simple au double sans raison valable est un coup de massue pour les simples fonctionnaires que nous sommes. Personnellement, je n’ai pas d’autre alternative que de prendre ma voiture. J’habite à Baba Hassen. Il n’existe ni métro ni tramway desservant la banlieue ouest. Autrement, j’aurais laissé ma voiture au garage et emprunté les transports en commun. Dans ce pays c’est toujours les bourses modestes qui trinquent ! ».

Saturation des parkings privés

Du coté des parkings privés, plus de place disponibles. Le garage Ennasr du Boulevard Mohamed V affiche complet « Nous ne prenons aucune voiture. Nous avons déjà nos abonnés. Il n’y a aucune place de libre » assène le gérant. Très fréquenté par les automobilistes, le parking Didouche Mourad a suspendu les abonnements mensuels depuis janvier dernier. « Nous n’avons pas renouvelé les contrats. Les gens peuvent se garer entre 18h et 8h du matin pour 300 da. En journée, le ticket est de 100 da l’heure » nous apprend le caissier.

Pris entre le marteau et l’enclume, les conducteurs, notamment ceux qui travaillent au centre de la capitale et dont les zones d’habitation sont dépourvus de transports (métro, tramway) en appellent les autorités publics à réviser leurs copies devant cette augmentation qui menace leur pouvoir d’achat.

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