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Écoles, universités, santé : le front social en ébullition, la contestation se banalise

Écoles, universités, santé : le front social en ébullition, la contestation se banalise

Depuis septembre, le front social est en ébullition. Les conflits sociaux sont devenus fréquents. Le gouvernement est confronté à plusieurs mouvements de fronde simultanés, avec des protestations de rue, des fermetures de routes quasi-quotidiennes et une grève dans l’éducation annoncée, pour le 22 et le 23 octobre. De nombreux secteurs sont touchés : éducation, santé, université, habitat, etc.

Education : Cnapest et CLA appellent à la grève

La section d’Alger-Centre du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPEST) a appelé ses adhérents à observer, lundi 22 octobre, une journée de grève et à tenir un sit-in devant la direction de l’éducation de la wilaya d’Alger.

Les revendications du Cnapest d’Alger-Centre concernent principalement les « transferts arbitraires d’enseignants d’un établissement à l’autre et les pressions exercées par l’administration sur les syndicalistes », explique Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat qui a également annoncé que d’autres actions pourraient être menées par son syndicat ultérieurement.

Le Conseil d’Enseignants des Lycées d’Algérie (CLEA) a, quant à lui, appelé à une grève, pour mardi 23 octobre, pour protester contre les décisions du ministère de l’Education de « clore le dossier de la révision du statut particulier  sans prendre en considération les recommandations de la commission mixte qui a travaillé pendant trois années » et de « prolonger le mandat de la commission de la gestion des œuvres sociales pour une année, contrairement à ce que prévoient la loi et l’avis de la majorité des syndicats ».

Ces deux syndicats peuvent être rejoints prochainement par le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), a-t-on appris de Nabil Ferguenis porte-parole de la section de Béjaia du syndicat.

Les admissions au master empoisonnent la rentrée universitaire

Les admissions en master posent problème dans plusieurs universités du pays qui ont admis un nombre limité d’étudiants à ce cycle de formation, provoquant le mécontentement de dizaines de milliers d’étudiants recalés.

Dans les universités d’Alger, Blida, Batna, Annaba, Constantine, Mostaganem et Oran, les mouvements de protestations des étudiants candidats au master ou recalés se poursuivent depuis plusieurs semaines. Ce sont près de 140 000 étudiants qui ont été recalés du master sur l’ensemble des universités algériennes, a rapporté TSA Arabi. Les mécontents reprochent aux recteurs des universités leur refus de recevoir les demandes de recours des étudiants recalés.

Ce refus est interprété par les contestataires comme « une tentative de se décharger du dossier devant l’échec du système ‘’Progrès‘’ auquel la tutelle a eu recours pour la première fois cette année pour gérer les admissions en master, malgré son échec prouvé lors des inscriptions des étudiants en première année ainsi que lors des opérations de transferts d’étudiants ».

Mardi dernier, des dizaines d’étudiants en mathématiques et en informatique ont manifesté à la Fac centrale d’Alger pour dénoncer l’exclusion de 65% des candidats à l’admission en master sous prétexte de manque d’enseignants.

Santé : la question du DEMS toujours pas réglé

Les 800 résidents recalés à l’épreuve de l’examen du diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS) attendent toujours une session de rattrapage. Une question sur laquelle Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne s’est toujours pas prononcé.

Les résidents en dernière année n’ont eu droit qu’à une seule session d’examen du DEMS qui s’est déroulée du 1er au 19 juillet dernier. Cette session a été considérée par la tutelle comme étant « une session de rattrapage » puisque la session normale a été boycottée à deux reprises pendant la grève des résidents qui a duré près de huit mois.

Les résidents recalés qui représentent près de 30% de l’ensemble des résidents en dernière année qui se sont présentés à l’examen en juillet restent insatisfaits au vu de l’absence de proposition de la part de leur tutelle.

Des rassemblements ont été organisés devant les sièges des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur en septembre mais sans qu’une forte mobilisation ne soit constatée.

Plusieurs résidents membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), que nous avons contacté, n’excluent pas un retour à une protestation plus large où, en plus de la question du DEMS, seront soulevées celles de la prise en charge des nouveaux médecins assistants du service civil, leurs affectations et les recours concernant les postes qu’ils leur sont attribués.

Logements, hôpitaux, routes, l’émeute devient une habitude

Que ça soit pour protester contre les listes de bénéficiaires de logements sociaux, les coupures d’eau, d’électricité ou le mauvais état des routes, les Algériens sont descendus dans la rue à plusieurs reprises depuis la rentrée sociale, souvent en prenant d’assaut des administrations locales ou en fermant des axes routiers importants.

Dimanche 14 octobre, plusieurs centaines de citoyens ont manifesté devant le siège de la wilaya d’Annaba pour réclamer des logements sociaux. Les habitants des quartiers « Ecotec », Ziraoui Mihoub et du 1er Mai de la commune d’El Bouni, ont formé le gros des manifestants qui réclamaient la distribution de logements dont la construction a été achevée.

Jeudi 11 octobre, c’est à Hadjout, dans la wilaya de Tipaza que les citoyens sont sortis nombreux dans la rue pour réclamer des logements. Les dizaines de manifestants ont fermé l’axe routier principal de la ville et ont allumé des pneus avant de se disperser sans que des heurts graves ne se produisent.

Des manifestations et fermetures de routes ont eu lieu aussi à Bouandas, dans la wilaya de Setif où les habitants ont dénoncé, jeudi dernier, une négligence médicale après la mort d’une femme qui venait d’accoucher à l’hôpital de Bougaa.

Les manifestants ont bloqué la route nationale n° 75 reliant Sétif et Béjaia et ont également fermé la mairie et des écoles.

 

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