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Économie algérienne : ce que dit la nouvelle note de conjoncture de la Banque d’Algérie

Économie algérienne : ce que dit la nouvelle note de conjoncture de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie a publié, ce lundi 5 février, la note de conjoncture relative aux tendances monétaires et financières de l’économie algérienne durant les 9 premiers mois de 2023. D’emblée, le document parle d’une évolution positive au plan macroéconomique.

« Du côté de l’économie nationale, comparativement à la même période de l’année précédente, la conjoncture macroéconomique en Algérie reste marquée par une évolution positive », écrit la Banque d’Algérie.

Pour preuves, la Banque d’Algérie s’est appuyée sur les indicateurs de la balance des paiements qui sont « appréciables » avec un solde global excédentaire de 6,6 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre un excédent de 11,9 milliards à fin septembre 2022.

« Cette situation favorable est marquée par un excédent de 0,9 milliard de dollars du compte capital et des opérations financières conjugué à un excédent du compte courant de 5,7 milliards de dollars, malgré une baisse des exportations des hydrocarbures de 13,9 % et hors hydrocarbures de 14,3 % et une augmentation des importations de 8,6 % », pointe la Banque d’Algérie dans sa note de conjoncture.

La Banque d’Algérie ainsi a précisé que l’économie algérienne a progressé de « 3 % au premier trimestre de 2023, soit un gain de 0,6 point de pourcentage », contre 2,4 % à la même période de 2022 (2,4 %). Cette croissance a été tirée vers le haut par « tous les secteurs d’activité, y compris celui des hydrocarbures qui a progressé de 1,4 % contre un ralentissement de 2,3 % au même trimestre de l’année précédente. »

Hors hydrocarbures, le PIB de l’Algérie a continué sa progression au premier trimestre 2023 avec une « croissance significative de 4 % contre 3,9 % une année auparavant ». « Cette croissance est en grande partie attribuée au dynamisme de trois secteurs : l’industrie, le BTPH et les services marchands », selon la Banque d’Algérie.

Au premier trimestre 2023, l’industrie a particulièrement été performante. Elle a enregistré la « plus forte progression en terme d’activité économique, avec une croissance qui a culminé à 6,1 % contre 4,2 % durant la même période de 2022 ».

Le BTPH a connu aussi un dynamisme particulier avec une « progression de son activité de 4,7 % en volume contre une croissance de 3 % au premier trimestre 2022 », toujours selon les chiffres de la Banque d’Algérie qui précise que la croissance de la consommation des ménages a connu une « augmentation en volume de 2,1 % au premier trimestre 2023 contre 1,5 % une année auparavant, soit une évolution de 0,6 point de pourcentage ».

La Banque d’Algérie a ajouté que les exportations de biens et services, en volume, ont augmenté « légèrement de 0,3 % contre une hausse de 2,2 % au même trimestre de l’année précédente ». « En revanche, les importations de biens et services en volume se sont accrues de 8,3 % au premier trimestre 2023, contre une baisse de 5,7 % à la même période une année auparavant ».

La Banque d’Algérie dévoile un aspect important des exportations hors hydrocarbures

Seule ombre au tableau, le maintien à un niveau haut de l’inflation durant les neuf premiers mois de 2023. Selon la Banque d’Algérie, l’inflation « en moyenne annuelle a atteint 9,55 % en septembre 2023 contre 9,71 % au même mois de l’année précédente ».

« Cette légère baisse est principalement attribuée au ralentissement de la hausse des prix des groupes « Alimentation – Boissons non alcoolisées » et « Divers », passant respectivement de 13,58 % et 12,67 % en septembre de l’année 2022 à 13,28 % et 8,46 % au même mois de l’année 2023 », explique la Banque d’Algérie.

Pour le solde de la balance des paiements, il a diminué à 6,6 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de l’année 2023, contre 11,9 milliards de dollars à la même période en 2022, selon le document.

« Cet affaiblissement survient dans un contexte caractérisé par une forte réduction de l’excédent du compte courant extérieur qui a enregistré une diminution de 7,8 milliards de dollars, passant de 13,5 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2022 à 5,7 milliards de dollars à la même période 2023 », explique la Banque d’Algérie.

Pour la balance commerciale, elle a également baissé en septembre 2023 pour afficher un « surplus de 9,9 milliards de dollars, contre 19,1 milliards de dollars à la fin septembre 2022 ».

Ce recul est attribuable à la « diminution des exportations de biens qui ont atteint 41,3 milliards de dollars à fin septembre 2023 contre 47,9 milliards de dollars à fin septembre 2022 et une augmentation des importations de biens qui sont passées de 28,9 milliards de dollars à fin septembre 2022 à 31,3 milliards de dollars à fin septembre 2023. »

Durant la période de référence, les exportations d’hydrocarbures de l’Algérie ont baissé pour « atteindre 37,4 milliards de dollars à fin septembre 2023 contre 43,4 milliards de dollars à fin septembre 2022 ».

La Banque d’Algérie précise que le prix moyen du pétrole a « atteint 83,1 dollars le baril pour les premiers neuf mois 2023 contre 108,5 dollars le baril pour les neuf premiers mois de l’année 2022. »

La baisse des exportations a touché aussi les biens hors hydrocarbures. Durant les neuf premiers mois de 2023, l’Algérie a exporté pour 3,8 milliards de dollars de produits hors pétrole et gaz contre 4,5 milliards de dollars durant la même période de l’année écoulée, selon la même source.

La Banque d’Algérie précise aussi que les exportations de « demi-produits représentent 79,5 % des exportations de biens hors hydrocarbures » et que la « baisse importante des prix internationaux du gaz naturel, qui représente près de 80 % du coût de fabrication de fertilisants (principal produit de ce groupe), ce qui a fortement impacté leurs prix sur les marchés mondiaux ».

Pour les réserves de change de l’Algérie (or monétaire non inclus), elles ont atteint 67,981 milliards équivalent dollars à fin septembre 2023 contre 52,763 milliards équivalent dollars à fin septembre 2022 et 60,994 milliards équivalent dollars à fin décembre 2022, selon le document.

Pour les crédits accordés à l’économie, ils ont atteint 10.703,64 milliards de dinars contre 10.115,24 milliards de dinars à fin 2022, soit une hausse de 5,82 % contre seulement 3,3 % pour toute l’année 2022.

« Une croissance moindre que l’inflation enregistrée sur la période », note la Banque d’Algérie qui précise qu’avec une part de « 32,9 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2023 contre 32,2 % à fin décembre 2022, la circulation fiduciaire, hors banques, s’est accrue de 8,6 % par rapport à fin décembre 2022, atteignant ainsi 8.026,19 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 7.392,8 milliards de dinars à fin décembre 2022. »

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