search-form-close
Économie : encore des indicateurs obsolètes et inutiles de l’ONS

Économie : encore des indicateurs obsolètes et inutiles de l’ONS

Radio Algérie

L’Office national des statistiques (ONS) a publié, ce dimanche 14 mai, via l’agence officielle APS, une série de documents sur le paysage entrepreneurial (répartition géographique, secteurs juridiques des entreprises, etc) en Algérie. Seulement, ces informations concernent le premier semestre de l’année…2016. Il y a donc près d’une année. « Derniers chiffres disponibles », précise l’APS.

Des statistiques inutiles 

De l’eau a coulé sous les ponts. Mais l’ONS publie des informations remontant au 1er semestre 2016 sur des indicateurs conjoncturels. En effet, en un an, l’économie nationale a connu plusieurs phases dans son évolution, notamment au gré des cycles et des cours pétroliers. À titre d’exemple, pour ne prendre que les 6 premiers mois de 2016, le prix du baril se situait aux alentours des 28 dollars à la fin du mois de janvier. Il est ensuite remonté vers les 50 dollars à la fin du semestre. Depuis, les cours ont enregistré des variations entre 40 et 56 dollars le baril… Des fluctuations qui influent directement sur le fonctionnement de l’économie nationale, très fortement dépendante du pétrole.

  | LIRE AUSSI : Le pétrole poursuit sa remontée

En effet, les conséquences sur le commerce extérieur sont visibles de tous : effondrement des recettes pétrolières, verrouillage tous azimuts des importations, pénuries plus ou moins passagères, baisse de la commande publique… Pour un pays dont tout un pan de l’économie est tributaire des importations, les mouvements des cours du baril sont un indicateur clé de la santé économique.

Or la création et la destruction d’entreprise, l’attractivité aux yeux des investisseurs étrangers varie tout aussi brutalement. En conséquence, les données fournies par l’ONS n’ont, un an après la « bataille », aucune valeur et ne reflètent en rien l’évolution de l’économie du pays. Depuis, beaucoup d’entreprises activant dans l’importation ont disparu, nombre d’entreprises du BTP ont mis la clé sous la porte en raison du gel des projets, tandis que des entreprises étrangères ont pu plier bagage entre temps…

Une question subsiste alors : à quoi servent ces statistiques de l’ONS, un an après ?

Légère baisse de la création d’entreprises en 2016

Pour la postérité, TSA vous propose tout de même un résumé des principaux enseignements des informations de l’ONS. Durant le premier semestre de l’année 2016, l’ONS enregistre la création de 5546 sociétés. C’est 38 entités de moins (-0,7%) par rapport à la même période de 2015, indique la même source.

Une répartition géographique très inégale

Par zone, la Wilaya d’Alger représente 32% du total des créations de sociétés au premier semestre 2016, avec 1.777 entités, détaille l’ONS. Dans l’ensemble, les entreprises du pays sont très inégalement réparties sur le territoire national.

Au 30 juin 2016, l’Algérie comptait un total de 173.334 sociétés et/ou personnes morales. Plus de la moitié (54,53%) est installée dans la région « Centre » du pays, soit plus de 94.524 entités. L’Est arrive second avec 43.326 entités (25%), devant la région Ouest avec 27.526 (15,88%) sociétés. Le grand Sud fait pâle figure, avec moins de 8000 entités enregistrées (4,59%), selon l’ONS.

Le privé national ultra-majoritaire

Par classification juridique, les statistiques du document révèlent que l’écrasante majorité des entreprises du pays relève du secteur privé. Sur les 173.334 sociétés et entités dotées de la personnalité morale, l’ONS indique que 168.927 de ces entreprises sont du privé national.

Le privé étranger représente quant à lui 523 entités, auxquelles il faut ajouter 81 sociétés mixtes. Par ailleurs, l’Office national des statistiques répertorie également 19 entités relevant du secteur public étranger.

Enfin, le secteur public est représenté par 3786 entités. Parmi elles, seules 766 entreprises publiques économiques (EPE), indique l’ONS. Ce faible chiffre est à mettre en perspective du nombre d’entreprises étrangères (523). Il y a donc un nombre comparable d’entreprises étrangères que d’entreprises publiques.

  • Les derniers articles

close