
La société énergétique italienne Edison, contrôlée par le géant énergétique français EDF (Électricité et gaz de France), envisage de réduire ses achats de gaz algérien acheminé par gazoduc, dans un contexte de grave crise entre l’Algérie et la France.
L’entreprise se tourne vers le GNL américain pour diversifier ses approvisionnements.
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Edison, dont le capital est contrôlé à 98 % par EDF, a annoncé mardi 9 septembre la conclusion d’un contrat avec la multinationale Shell pour l’achat de GNL aux États-Unis en réduisant ceux par gazoduc, compte tenu de l’expiration prochaine des contrats à long terme avec la Libye et l’Algérie, a expliqué son PDG Nicola Monti à Reuters.
Edison a deux contrats de livraison de gaz par gazoduc avec la Libye et l’Algérie, portant respectivement sur 4,4 et 1 milliard de mètres cubes par an. Ces deux contrats expirent dans les deux prochaines années. « Nous allons très probablement réduire les volumes globaux provenant de ces deux contrats et l’idée est de les remplacer par davantage de GNL », a indiqué le responsable d’Edison.
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L’Italien Edison va acheter plus de GNL américain et moins de gaz algérien
Le contrat conclu avec Shell porte sur la livraison de 0,7 million de tonnes par an de GNL en provenance des États-Unis à compter de 2028, pour une période pouvant aller jusqu’à 15 ans, a précisé l’entreprise.
« Nous avons besoin de flexibilité pour adapter plus rapidement notre portefeuille aux évolutions du marché et par conséquent à la demande », a expliqué le PDG.
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Outre la diversification de ses sources d’approvisionnement, la décision d’EDF de se tourner vers le GNL américain a aussi des motivations financières, selon son responsable.
« Le gaz américain est négocié selon une formule différente de celle des autres GNL. La volatilité et le prix du gaz américain sont basés sur l’indice Henry Hub, c’est-à-dire le prix du gaz sur le marché américain, tandis que toutes les autres sources de gaz arrivant en Europe sont indexées sur les prix du pétrole ou sur les indices des plateformes européennes », a-t-il expliqué.
Tensions algéro-françaises
« Par conséquent », a-t-il ajouté, « selon le moment où deux contrats sont analysés, l’un peut être moins cher ou plus cher, ce qui est un point intéressant pour nous, car notre objectif est de diversifier les sources, mais aussi les formules, afin d’être plus résilients aux événements externes. »
Cette décision d’Edison survient dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et la France et après l’accord entre les États-Unis et l’Union européenne sur les droits de douane américains.
En échange d’une réduction de 30 à 15 % des surtaxes sur les produits européens importés par les États-Unis, Bruxelles s’est engagé à acheter 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains sur trois ans.
Une mesure qui risque d’impacter l’Algérie qui est l’un des principaux fournisseurs de gaz à l’Union européenne, grâce à deux gazoducs, la reliant directement à l’Espagne et à l’Italie.