Société

Éducation : la grève maintenue, les syndicats répondent au gouvernement

Les syndicats de l’Éducation maintiennent leur appel à la grève de trois jours. Un collectif de syndicats de l’éducation appelle en effet à une grève de trois jours dès dimanche prochain, pour protester contre la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs du secteur.

« Il y a eu une rencontre entre quatorze syndicats et la décision a été prise d’aller vers une grève le 9, le 10 et le 11 mai. Suite au préavis de grève, on a été reçus hier au ministère de l’Éducation », a indiqué jeudi 6 mai, le coordinateur national Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane.

Les revendications des syndicats

Trois principales revendications sont posées. « Il y a la carrière de l’enseignant, le dossier de la retraite et le pouvoir d’achat », résume M. Meriane.

La réunion de conciliation de mercredi n’a pas permis d’arriver à un accord. « Cela fait des années que nous sommes en train de dialoguer et de négocier avec le ministère de l’Éducation. Mais à chaque fois que la question relative au pouvoir d’achat et la nécessité d’augmenter les salaires sont évoquées, la réponse (du ministère) a tout le temps été catégorique à savoir que cette question ne relevait pas des prérogatives du département », détaille Meziane Meriane, dans une déclaration à TSA, tout en confirmant sa participation au débrayage de trois jours.

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« Le marasme que l’on vit actuellement et même les arrêts de travail sont dus au manque de dialogue social et les portes du ministère de l’Éducation ont toujours été fermées à la face des partenaires sociaux depuis plus d’un an et demi », déplore-t-il.

Que pense M. Meriane de l’instruction donnée dimanche dernier lors du conseil des ministres par le président de la République au ministre de l’Éducation en vue d’ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux ?

« Hier (mercredi), nous (syndicats) avons eu une rencontre de dialogue avec des représentants de l’éducation. Elle n’a abouti à rien », assène-t-il, ajoutant que les syndicats ne se sont pas fait trop d’illusion.

« Pour que les réunions de dialogue aboutissent, il faut qu’on négocie avec ceux qui ont le pouvoir de décision. À tout le moins, nous escomptions que lors de nos rencontres avec le ministère de l’Éducation qu’on fasse participer un responsable de la fonction publique et de la chefferie du gouvernement. De cette façon, on dirait à la fin de la rencontre si on a abouti à quelque chose ou pas », explique M. Meriane.

Le coordinateur du Snapest répond aux accusations de manipulation proférées contre les syndicats du secteur. « Lorsqu’un employé est silencieux, il ne faut pas que le patron ou le responsable se dise qu’il est en train de sommeiller, ne prenons pas en charge ses problèmes. Le drame, c’est lorsque le travailleur ne réagit pas et que les problèmes s’accumulent, et pendant ce temps son pouvoir d’achat s’érode. Voilà l’erreur que font nos responsables en général », explique-t-il, pour recentrer le débat sur les vraies raisons de la colère des enseignants.

« Nous n’avons aucune leçon de patriotisme à recevoir de quiconque »

« Dès qu’il y a une réaction des travailleurs, on crie aux mains étrangères. Arrêtons, basta ! », s’offusque le syndicaliste. « Les gens sont « manipulés » par le ras-le-bol, ils sont manipulés par les injustices qu’ils rencontrent au quotidien, et par tous leurs problèmes qui ne trouvent pas de solution auprès de leur tutelle », s’exclame-t-il.

« Entre 1988 et 1991, on se permettait en tant que classe moyenne des vacances dans des complexes touristiques, mais aujourd’hui on n’a même pas le droit d’en rêver. À défaut, le travailleur algérien passe ses vacances chez lui », déplore le coordinateur du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura.

Une manière de mettre au jour le glissement vers la précarité du salarié algérien. « Que peut faire un directeur d’école qui touche 47 000 DA jusqu’à 60 000 DA ? », se demande le syndicaliste qui relève que le Smig algérien (salaire minimum) est l’équivalent de « vingt kilos de sardines ».

« Une honte », s’indigne-t-il tout en fustigeant les hauts responsables qui mènent une vie de luxe. « Nous n’avons aucune leçon de patriotisme à recevoir de quiconque », rétorque Boualem Amoura devant les accusations de manipulation des mouvements de grèves en Algérie par des mains étrangères.

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