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Élections de la FAF : le plus dur est à venir

Élections de la FAF : le plus dur est à venir

La Fédération algérienne de football (FAF) s’apprête à tenir une assemblée générale élective (AGE), ce jeudi 15 avril à partir de 22 h à l’hôtel Sheraton d’Alger. Malgré son enjeu, qui est l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau bureau fédéral, cette AGE est presque sans intérêt.

Et pour cause, le vainqueur est connu d’avance depuis au moins une semaine, car candidat unique. Charaf Eddine Amara, jusque-là président de la société publique de tabac, Madar, et du CR Belouizdad, est le seul à avoir vu son dossier accepté par la commission des candidatures.

Cet épisode a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs candidats déclarés se sont retirés de la course pour intégrer le bureau fédéral présenté par M. Amara et le dossier de celui-ci a été validé contre l’avis du président de la commission des candidatures, Abdelmadjid Yahi qui a publiquement déclaré que les statuts de la FAF ne permettaient pas à Amara de se porter candidat car il n’a pas exercé pendant au moins cinq ans comme dirigeant d’une association sportive.

Amara a connu sa première expérience dans le sport au CRB, repris par Madar en octobre 2018, soit depuis moins de trois ans.

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Charaf Eddine Amara se défend être le candidat du pouvoir

Tout ce qui s’est dit ces derniers jours n’a pas empêché Amara d’atteindre l’ultime étape et sans aucun doute devenir le nouveau président de la FAF à partir de ce jeudi soir.

En clair, c’est le candidat que les autorités politiques veulent voir intronisé à la tête de cette fédération ultra-sensible et il ne pourra pas en être autrement.

Charaf Eddine Amara qui est sorti presque de nulle part, en ce sens que son nom n’est cité comme candidat potentiel que trois semaines avant le scrutin, vient d’un créneau qui ne cadre pas avec le sport (dirigeant d’une société de tabac), ne remplit pas les critères réglementaires, mais c’est lui selon toute vraisemblance qui va gagner.

Même sa première conférence de presse, il l’a organisée 24 heures seulement avant le vote. Devant les journalistes mercredi soir, il a récusé naturellement l’étiquette de candidat du pouvoir, affirmant, sans trop convaincre, être celui de l’Assemblée générale. Concernant son dossier retenu malgré sa non-conformité avec les statuts, il refuse carrément de répondre.

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Le plus dur est à venir

L’assemblée de ce jeudi soir est peut-être sans intérêt, mais elle risque d’être décisive pour l’avenir immédiat du football algérien. Charaf Eddine Amara est appelé à succéder à un président dont le bilan a été validé par l’Assemblée générale. Le sélectionneur national Djamel Belmadi a qualifié d’excellent le travail de Kheireddine Zetchi à la tête de la FAF.

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Certes, le nouveau président aura à ses côtés presque tous les membres de l’ancien bureau fédéral, mais beaucoup entrevoient déjà de grandes difficultés pour continuer sur la lancée de Kheireddine Zetchi.

La plus grande inconnue sera l’attitude du sélectionneur national qui a publiquement fait part de son désaccord avec ce qui se passe autour de la FAF et de l’équipe nationale.

Djamel Belmadi, qui a bâti d’excellentes relations de travail avec Zetchi, n’a en fait jamais compris pourquoi celui-ci devra partir après un mandat unique, à seulement 50 ans, alors que son bilan est éloquent, avec notamment une coupe d’Afrique des nations remportée par l’EN en 2019.

Le dernier communiqué rendu public sur le site de la FAF laisse entendre que Belmadi est très mécontent de cette façon de faire et certains n’excluent même plus de le voir jeter l’éponge. Charaf-Eddine Amara devra se montrer plus que convainquant pour éviter une telle éventualité, synonyme de cassure de l’incroyable parcours actuel des Verts, entamé depuis la venue de Belmadi en août 2018.

Le candidat unique devrait, une fois installé à Dely Brahim, s’occuper de la réforme du football algérien, qui n’arrive plus à produire des joueurs capables de défendre convenablement les couleurs de l’EN dont la composante est majoritairement des joueurs formés en France.

Charaf-Eddine Amara devra aussi régler cette histoire de statuts qui fait peser la menace de sanctions de la FIFA. Dans la présentation de son programme, mercredi soir, il a assuré que les amendements réclamés par la Fédération internationale de football (FIFA) seront sa priorité. La menace de sanctions est bien réelle, la FIFA ayant exigé que l’assemblée élective soit tenue en vertu des amendements apportés aux statuts, ce qui n’a pas été fait à cause de l’opposition de la tutelle.

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