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Élections : le retour en force des anciennes figures de l’ère Bouteflika

Élections : le retour en force des anciennes figures de l’ère Bouteflika

Sommes-nous finalement dans un cinquième mandat sans Bouteflika, selon une formule de l’ex-chef du Gouvernement, Ahmed Benbitour ?

À voir la qualité des postulants à la candidature, du moins les plus éligibles parmi eux, force est de constater qu’ils ont tous servi sous le président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

Ce samedi, le secrétaire général du RND Azzedine Mihoubi a ordonné à ses troupes d’entamer l’opération de collecte de signatures en prévision d’une candidature pour la présidentielle.

Le RND qui a soutenu tous les mandats de Bouteflika y compris le 5e mandat, cherche à se repositionner, en montrant en fait qu’il n’a pas soutenu un homme, mais un système.

Quant à Belkacem Sahli, qui a annoncé ce samedi sa candidature, il avait occupé le poste de secrétaire d’État aux affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, dans le Gouvernement Sellal I. Devant les journalistes, il s’est vanté d’être « le seul ministre non lié à la corruption ».

Il se permet de lancer une pique aux autres anciens ministres qui ont adopté le fameux slogan des manifestants « klitou leblad ya serrakine ». « On est des ministres des 20% », a-t-il dit, en promettant des révélations durant la campagne électorale.

Il reste l’attitude du FLN, dont pour l’heure nul ne sait s’il va présenter son propre candidat ou s’il va apporter son soutien à un autre. Mais on sait qu’Abdelkader Bengrina, ancien ministre du MSP entre 1997 et 1999 avant de créer une dissidence pour lancer son propre parti, le Mouvement « El Bina » dont un des représentants est à la tête de l’APN, en l’occurrence Slimane Chenine, s’est jeté dans l’arène, renforçant ainsi la liste des postulants qui ont évolué dans ou dans la périphérie du pouvoir.

À cela s’ajoutent les habitués de la participation, comme Abdelaziz Belaid du Front Al Mostakbel, qui a postulé aux scrutins annulés du 28 avril et 4 juillet dernier.

La liste des 80 postulants enregistrés jusqu’à ce samedi comprend deux autres figures connues des Algériens : Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune. L’ancien chef du gouvernement et l’ex-Premier ministre s’estiment toutefois victimes de la issaba (bande) qui a dirigé le pays sous Bouteflika. Mais les deux hommes ne s’estiment pour autant proches. Benflis a même comparé une éventuelle candidature de Tebboune à un 5e mandat sans Bouteflika.

Aucune figure de la nouvelle génération, parmi les plus actives au sein du mouvement associatif ou sur la scène politique n’est enregistrée pour le moment, le reste des postulants étant inconnus au bataillon.

Encore faut-il qu’ils réussissent à passer l’écueil de la collecte des signatures. Cet engouement des candidats « dinosaures », selon le mot du professeur Hennad, contraste avec le refus de nombreux autres candidats de participer au prochain scrutin.

C’est le cas d’Ahmed Benbitour, d’Abdallah Djaballah, de Sofiane Djilali, de Mohamed Saïd ou encore d’Abdelaziz Rahabi. Et on peut dire sans risque de se tromper que, compte tenu du contexte politique et le refus réitéré par le « Hirak » pour la tenue des élections avec les figures de l’ancien régime, le prochain scrutin risque d’opposer des candidats qui ont en partage la même conception de sortie de crise que les tenants du pouvoir.

Les personnalités qui ont refusé de se porter candidat ont tous souligné l’absence de garanties pour la tenue d’une élection transparente, en dépit de la mise en place de l’autorité indépendante des élections dont la mission s’annonce laborieuse, et le refus du régime de prendre des mesures d’apaisement notamment la libération des détenus d’opinion, l’arrêt des arrestations des activistes du hirak et des hommes politiques, la levée des pressions sur les médias, et le départ du gouvernement Bedoui.

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