Économie

Électricité : Attar critique l’usine de General Electric de Batna

L’Algérie a « raté » le virage de la transition énergétique, a déclaré ce mardi 2 février le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, qui a plaidé pour des investissements massifs dans le renouvelable en raison de la baisse des réserves en gaz du pays.

Pour étayer ses propos, le ministre a avancé un chiffre qui traduit justement ce retard dans la transition énergétique sans cesse repoussée par les gouvernements successifs : 354 Mégawatts (MW). C’est la part du renouvelable dans la production algérienne de l’électricité en 2020.

« En 1980, la capacité de production d’électricité en Algérie était de 1 800 mégawatts (capacités installées). À la fin 2020, nous en étions à 23 400 MW, le chiffre a été multiplié pratiquement par 12. En 2013, le plan de développement de la Sonelgaz prévoyait 36 000 MW », énonce Attar.

Dans cette production, quelle est la part du renouvelable ? Une capacité dérisoire de 364 MW, précise-t-il. « Nous avons encore 8 900 MW qui sont en cours d’installation. Il s’agit de centrales électriques qui parfois mettent 10 années pour être fonctionnelles », a déploré le ministre de l’Énergie sur la Radio nationale.

« J’ai visité, la semaine passée, la centrale de Mostaganem dont le contrat avait été signé en 2014. Installée sur la plus belle plage de Mostaganem pour un coût de 680 millions de dollars, elle devait être fonctionnelle en 2018. Nous sommes en 2021 et elle n’est pas encore sortie de terre. Nous sommes encore dans (la partie) génie civil », a regretté Attar qui prévoit l’entrée en fonction de la centrale vers 2023-2024.

« Cela à un moment où l’on devait diminuer la consommation de gaz pour produire plus avec les énergies renouvelables. Et ce n’est qu’un exemple. D’autres centrales sont dans le même cas», abonde le ministre.

« (L’année) 2020 aurait dû être le passage vers un nouveau modèle de consommation, vers quelque chose de complètement différent de ce que nous avons aujourd’hui », assène le ministre qui incombe ce retard dans la transition énergétique à la hausse des cours du pétrole.

Vers l’abandon de l’usine de turbines à gaz de Batna ?

Le ministre a évoqué l’usine de production de turbines à gaz de Général Electric à Batna dont la capacité est de fournir 1500 mégawatts par an. Cette usine détenue par Sonelgaz et la filiale française du géant américain a été inaugurée en octobre par le Premier ministre Abdelaziz Djerad.

« À partir de 2027, je pense qu’on n’aura pas besoin de toute cette puissance. On devrait la remplacer par l’énergie renouvelable. La loi 02/01 était normalement destinée à permettre de passer à une nouvelle organisation, une nouvelle façon de produire et de consommer l’énergie », a relevé le ministre de l’Énergie qui pointe l’absence de visibilité.

« A un certain moment, il fallait investir à tout bout de champs et produire de l’électricité avec le gaz. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il fallait économiser le gaz. Nos réserves et la production sont en train de diminuer. À tel point qu’il arrivera un moment où on aura des problèmes de rente surtout. S’il n’y avait pas la rente, il n’y aurait pas eu de problèmes », a-t-il expliqué.

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