Société

Elle sera bientôt introduite en Algérie : qu’est-ce que l’immunothérapie ?

L’immunothérapie sera prochainement intégrée dans les soins dispensés des centres anti-cancer d’Algérie, a annoncé le Professeur Adda Bounedjar, président de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie (Safro).

La nouvelle thérapie « a prouvé son efficacité contre certains types de cancer à l’instar du cancer du poumon, de la peau, ou encore celui du sein », a expliqué le Professeur, cité par l’APS. Son mode d’action consiste à « tromper la cellule cancéreuse et détruire la tumeur en stimulant l’appareil immunitaire », a-t-il ajouté.

En France, l’analyse de 19 essais cliniques testant l’efficacité de traitements du cancer par immunothérapie montre que ce nouvel arsenal thérapeutique donne des résultats durables chez 25% des patients en moyenne, a indiqué vendredi l’Institut Curie.

Le système immunitaire naturel comme médicament

Le fonctionnement de l’immunothérapie repose sur l’utilisation du système immunitaire naturel du malade comme un moyen de lutte contre la tumeur en renforçant ses capacités pour lui permettre d’attaquer plus efficacement les cellules cancéreuses.

Les cellules immunitaires sont disséminées partout dans le corps. Elles assurent la protection de l’organisme contre les bactéries, virus et autres agents étrangers et ce, en les détectant, les identifiant et en les attaquant pour les éliminer. Toutefois, elles ne reconnaissent pas les cellules cancéreuses, leur rôle dans la lutte contre une tumeur est alors réduit. C’est là que l’immunothérapie joue un rôle, elle corrige cette défaillance des cellules immunitaires. Pour ce faire, plusieurs approches sont explorées par la recherche.

La première approche et la plus utilisée actuellement est l’utilisation des « inhibiteurs de points de contrôle » qui débloquent le système immunitaire et lui restituent une activité efficace contre les cellules cancéreuses. Cette méthode consiste à bloquer les « points de contrôle » utilisés par la tumeur pour neutraliser les lymphocytes T. Le blocage de ces points par les inhibiteurs laisse le système immunitaire combattre la tumeur.

Mieux armer l’immunité contre le cancer

Une autre approche repose sur des anticorps dits « bispécifiques ». Ce type d’anticorps peut se lier à deux cellules. D’un côté il se lie à la cellule cancéreuse et de l’autre, à la cellule immunitaire qu’il rapproche ainsi de la cellule à détruire et facilite son travail. Un premier anticorps de cette classe, le Blinatumomab, a été autorisé en France en 2015.

Les cellules CAR-T sont une thérapie ciblée du cancer plus récente encore. Le principe de cette méthode consiste à doter les lymphocytes T du malade de récepteurs CAR (pour Chimeric antigen receptor) qui leur permet de reconnaître les cellules malignes.

Les cellules immunitaires du malade sont prélevées en laboratoires puis modifiées génétiquement par l’introduction de récepteur, avant d’être réintroduites dans l’organisme du patient. Une méthode révolutionnaire qui permet d’obtenir de bons résultats avec une seule injection de cellules immunitaires modifiées.

Vers des vaccins thérapeutiques contre le cancer

Les progrès de la recherche sur l’immunothérapie ouvrent l’horizon devant les vaccins thérapeutiques contre le cancer. Ceux-ci, contrairement aux vaccins préventifs, ne visent pas à empêcher la maladie mais à la traiter alors qu’elle est déjà apparue.

Ces vaccins, dont plusieurs types sont actuellement en développement à travers le monde, ont pour but de stimuler l’immunité et de la diriger avec plus de précision vers les cellules cancéreuses. Ils peuvent être créés à partir de cellules cancéreuses, d’antigènes ou de cellules immunitaires et pourront être personnalisés pour chaque malade, grâce à l’analyse génétique des tumeurs.

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