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En Algérie, la révolution se fait aussi sur Internet : notre sélection des médias sociaux

Depuis le 22 février, les Algériens se mobilisent pour prendre leur destin en main. Mais la révolution n’a pas seulement lieu dans la rue. Internet et les réseaux sociaux permettent aujourd’hui à des millions de citoyens de faire entendre leur voix et d’inventer l’Algérie de demain. Notre sélection des médias qui valent le détour.

Silmiya News

Un site Internet qui se définit comme « participatif » et une page Facebook créée le 18 mars réunissant plus de 2300 abonnés. Six jeunes gens pilotent le projet (principalement des étudiants en architecture). Tous sont bénévoles. « J’ai eu l’idée de créer ce site afin de contribuer et d’aider modestement à trouver des solutions. Le tout en donnant la parole aux citoyens », explique Reda Derouaz. « Nous avons également l’objectif de vulgariser la chose politique et d’organiser des votes d’opinion une fois que la communauté aura assez grossi ». Vous souhaitez apporter votre contribution ? La porte est ouverte !


Ekteb

Le projet Ekteb naît le jour de la première marche, le 22 février 2019. Il comptabilise aujourd’hui plus de 8800 abonnés sur Facebook. : « C’est né d’un sentiment d’impuissance, confie l’une des deux fondatrices, parce que nous étudions à l’étranger, et que nous n’avions pas pu manifester les premiers temps ».

Ekteb, c’est un peu comme un journal intime où chacun peut exprimer ses aspirations et ses états d’âme sur son pays. « Au départ, nous voulions que Ekteb soit une plateforme d’expression pour les jeunes mais on a très vite abandonné l’idée car nous recevions des textes d’Algériens de tous âges ». Vous pouvez envoyer vos écrits en arabe classique, en derja, en tamazight, en français, en anglais. Chaque texte est accompagné d’une photo ou d’un dessin également envoyés par des internautes.


El Tale3

Ce média lancé le 8 mars attire plus de 6 000 abonnés sur Facebook. Derrière, on y trouve Asma Benazouz, qui a étudié le journalisme à Sciences Po Paris et « rentrée définitivement avec la révolution ». Elle est accompagnée d’un journaliste monteur et d’une citoyenne « intéressée par le journalisme ». El Tale3, c’est aussi une chaîne YouTube alimentée  par l’émission « 22.2 », qui « décortique le fonctionnement du système et comment ce dernier peut être changé ».


El Tale3 se donne trois missions : produire des contenus audiovisuels de manière à couvrir objectivement les manifestations « sans manipulation de tierce personne » ; « relayer à terme les initiatives de la société civile et surtout, s’adresser à une tranche d’âge plus jeune dont la parole est marginalisée dans les médias traditionnels. »

Fake News DZ 

Avec Fake News DZ, l’objectif est tout autre. Comme son nom le laisse présager, Fake News DZ est une page Facebook qui tente de démêler le vrai du faux des informations qui circulent sur la toile. Quatre personnes sont derrière cette initiative : deux diplômés en banque – finance, un diplômé en sécurité informatique et une diplômée en marketing. « Nous avons remarqué que le nombre de fake news circulant sur les réseaux sociaux a explosé avec le début du Hirak et que beaucoup d’internautes se font manipuler », explique l’un d’entre eux. Pour détecter les fausses informations, l’équipe s’y prend de plusieurs façons : « Nous vérifions les sources lorsqu’elles sont citées, si l’information a fait l’objet d’un démenti. Si les fakes news sont illustrées par une photo ou une vidéo, nous faisons des recherches de la photo ou de la vidéo originale pour démontrer qu’elle a été détournée de son contexte ou retouchée ». Dans tous les cas, « on essaye de présenter les preuves. Autrement, on ne publie pas ». Créée le 6 avril, Fake News compte plus de 4500 abonnés.


Le Journal d’El Mouradia 

Cette fois, on bascule sur Twitter. Plus de 4 700 personnes parmi lesquelles des journalistes professionnels, des écrivains, des chercheurs suivent ce compte créé en décembre 2018. Le Journal d’El Mouradia séduit par son impertinence, son franc-parler, son humour mais aussi pour la fiabilité des informations relayées. Aux manettes, un citoyen « chômeur actuellement ». Il nous explique sa démarche : « Le déclic remonte à loin. Dès les révolutions arabes, surtout tunisienne où j’ai été proche de ce qu’il s’y passait. J’essaie d’allier entre journalisme citoyen et prise de position. N’appartenir à aucun média aide un peu à avoir une ligne éditoriale assez libre… Les réseaux sociaux sont les plus importants supports médiatiques de ce qu’il se passe actuellement. J’essaie, modestement, de faire partager les événements et les actualités en affichant mes positions  ».

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