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Encore honorée à l’étranger : Djamila Bouhired, une aura immortelle

Encore honorée à l’étranger : Djamila Bouhired, une aura immortelle

Une autre reconnaissance à l’étranger pour le combat de Djamila Bouhired. Ce mercredi 22 janvier, elle a été décorée par le président, tunisien Kaïs Saied des  » insignes de grand officier de l’ordre de la République tunisienne », l’une des plus hautes distinctions de l’État tunisien.

« Il s’agit d’un signe de reconnaissance de sa place et de ses longues luttes pour la libération de l’Algérie du colonialisme français et pour sa lutte continue pour la défense des libertés », indique un communiqué de la présidence tunisienne à l’issue de la cérémonie qui a eu lieu au palais de Carthage.

L’ancienne moudjahida était présente à Tunis pour prendre part à l’ouverture de la première édition de la semaine des films de résistance et de libération. À 85 ans, Djamila Bouhired continue la lutte en prenant part à plusieurs marches hebdomadaires du hirak populaire entamé en février 2019.

Née en juin 1935 à Alger, elle a activement pris part à la guerre de libération au sein de la zone autonome d’Alger. Ayant fait partie d’un réseau de poseuses de bombes au cours de la Bataille d’Alger, elle a été arrêtée en avril 1957.

Torturée, elle sera condamnée à mort en juillet de la même année. Elle est l’une des six femmes condamnées à cette peine pendant la révolution par la justice coloniale. Elle ne sera sauvée de la guillotine que par l’intense campagne internationale initiée par son avocat et futur mari, Jacques Vergès.

Djamila est très populaire en dehors de l’Algérie, notamment en Tunisie et au Moyen-Orient. En novembre 2015, lorsqu’une rumeur avait annoncé son décès, une prière mortuaire avait été récitée au Parlement tunisien.

Djamila Bouhired est de père algérien et de mère tunisienne, mais c’est avant tout pour son combat et son sacrifice qu’elle est tant estimée dans ce pays voisin. C’est le grand réalisateur égyptien qui a fait connaître son histoire sur le plan international en adaptant sa vie au cinéma dans le film Djamila, sorti en 1958, en pleine campagne pour lui éviter la peine de mort. Chahine s’était déplacé à Alger spécialement pour la rencontrer dans sa cellule, mais il n’avait pas pu le faire.

Libérée en 1962, elle a toujours gardé ses distances avec le pouvoir en Algérie. Elle n’a occupé aucune fonction officielle et ne fait presque pas d’apparitions publiques. Son engagement auprès du hirak populaire l’a davantage fait connaître chez la nouvelle génération.

En juillet dernier, son nom avait été cité parmi une liste de personnalités devant faire partie d’un panel de dialogue avec le pouvoir. Elle avait alors formellement démenti, réitérant ses positions de principe et son soutien indéfectible au mouvement populaire.

« Alors que des patriotes sont jetés en prison pour délit d’opinion, dont un officier de l’ALN, le frère Lakhdar Bouregaa, il ne peut y avoir de dialogue avec ceux qui nous menacent et nous accusent de trahison. Je réaffirme ma solidarité avec le peuple en lutte pour son émancipation citoyenne, dans la liberté, la dignité et la démocratie », avait-elle indiqué dans un communiqué.

À propos d’accusations de trahison, elle a fait l’objet, au même titre que Lakhdar Bouregâga, un autre ancien combattant engagé dans le hirak, d’une campagne de dénigrement, œuvre d’individus et de parties hostiles au mouvement populaire.

Des rumeurs sur son décès sont également distillées. La dernière en date remonte à une semaine et elle vient de la démentir de la plus belle des manières, en apparaissant sur les écrans recevant une des plus hautes distinctions de l’État tunisien.

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