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Encore un changement à la barre technique : où va la JSK ?

Encore un changement à la barre technique : où va la JSK ?

Que se passe-t-il à la JS Kabylie, le club le plus titré d’Algérie ? Après seulement un mois de compétition, l’équipe première en est déjà à son troisième entraîneur de la saison.

Le coach Youcef Bouzidi, nommé fin novembre, partira ce mardi, à l’issue du match de son équipe en Coupe de la confédération africaine (CAF).

Fuitée sur les réseaux sociaux et la presse spécialisée depuis la semaine passée, la décision a été officialisée par la direction du club dimanche. Les images de la cérémonie organisée en l’honneur du futur ancien coach, diffusées sur la page du club sur Facebook, laissent penser qu’il s’agit effectivement d’une « séparation à l’amiable ».

« Vous ne me verrez pas à la JSK ni dans un autre club à partir de ce mardi, jusqu’au mercato d’hiver », a confirmé Youcef Bouzidi au journal Compétition.

Le technicien algérois n’en dira pas plus et les supporters doivent se contenter des supputations qui foisonnent sur le net et la presse spécialisée pour tenter de comprendre les raisons de ce changement inattendu.

Des informations font état de tensions entre l’entraîneur et certains cadres de l’équipe qui n’apprécieraient pas sa méthode de travail, mais devant le silence du concerné et de la direction, on ne sait quel crédit leur accorder.

Néanmoins, que Bouzidi ait été limogé ou partant de son plein gré pour les raisons invoquées, les supporters n’apprécient pas que leur club, exemple de stabilité par le passé, on soit arrivé à changer de staff technique plusieurs fois par saison. Ceux qui accusent de bricolage et d’amateurisme la direction du club s’en trouvent confortés.

Depuis son arrivée en 2018, celle-ci aura consommé huit techniciens : Noureddine Saâdi, Youcef Bouzidi, Roland Dumas, Jean-Yves Chay et Mourad Karouf, Hubert Velud, Yamen Zelfani, puis de nouveau Youcef Bouzidi.

Le Français Denis Lavagne, annoncé comme le remplaçant de Bouzidi, sera le neuvième technicien qui prendra place sur le banc de la JSK en seulement trois ans de présidence de Chérif Mellal, qui s’avère être un piètre gestionnaire et un mauvais recruteur. En trois ans à la tête de la JSK, il n’a obtenu aucun titre.

Des changements qui éreintent la trésorerie du club

Un entraîneur tous les quatre mois, c’est du jamais vu à la JSK, même pendant les années de feu Moh Chérif Hannachi, connu lui aussi pour être un adepte des changements intempestifs à la barre technique.

Exemple de stabilité dans le passé, la JSK est en train de devenir un symbole de la gestion hasardeuse des clubs algériens.

Cela ne ressemble en tout cas pas à la grande JSK des années 1970 et 1980, exemple s’il en est de stabilité tant à la barre administrative que technique. Le secret du succès phénoménal du Jumbo-Jet est connu de tous : sous la direction du président Boussad Benkaci, le duo Khalef-Ziwotko a dirigé l’équipe première pendant 14 ans, avec les résultats qu’on connaît.

Plus que les précédents changements, que ce soit sous Hannachi ou Chérif Mellal, le départ surprise de Youcef Bouzid est difficile à comprendre car il survient après une série de bons résultats tant en championnat qu’en Coupe d’Afrique.

La JSK a mal débuté la saison et Bouzidi a su redresser la barre. Du moins, l’équipe enregistre de meilleurs résultats, gagne même à l’extérieur avec de surcroit un effectif dénué d’éléments d’expérience.

Quand bien même Bouzidi serait incompétent ou gérerait mal son vestiaire comme le soutiennent certains, la responsabilité des dirigeants est pleinement engagée pour au moins deux raisons : ils avaient eu l’opportunité de le connaitre lors de son premier passage au printemps 2018 et ils pouvaient prospecter plus longuement pour remplacer le Tunisien Zelfani en novembre dernier.

Les observateurs ne manquent pas en outre de souligner que « la séparation à l’amiable » implique nécessairement des indemnités que le club devra verser. Là aussi, on spécule beaucoup, mais Bouzidi ne partira pas sans plusieurs mensualités, soit quelques centaines de millions de centimes, ce qui est tout à fait normal.

Pour un petit mois de travail, c’est chèrement payé. Dans la conjoncture de difficultés financières que traverse le club, les détracteurs de la direction actuelle qui crient à la mauvaise gestion tiendront là un argument supplémentaire.

Surtout que, si l’option Lavagne se confirme, le président devra de nouveau sortir le chéquier en devises. Et le ressortir encore pour lui payer des indemnités si la politique actuelle se poursuit. La direction de la JSK doit changer de cap, et vite, au risque de compliquer davantage la situation du club.

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