Économie

Endettement extérieur : Tebboune réitère son niet

L’Algérie n’a pas envisagé le recours à l’endettement extérieur lorsque les prix du pétrole avaient atteint des valeurs négatives au printemps 2020, et ce n’est pas maintenant qu’elle le ferait alors que les cours de l’or noir se maintiennent au-dessus de 70 dollars le baril.

C’est la lecture qui peut être faite de l’intervention du président Abdelmadjid Tebboune au cours de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche 25 juillet.

Lire aussi : La Banque d’Algérie met en œuvre une planche à billets déguisée

Le principal point à l’ordre du jour était la situation sanitaire et l’explosion du nombre de contaminations et de décès dus au covid-19, mais le chef de l’Etat a entamé son intervention en rassurant à propos de la situation économique du pays.

Abdelmadjid Tebboune s’est félicité du fait qu’il n’y a pas eu de perturbations dans l’approvisionnement du marché.

Il a relevé « la capacité de l’Algérie à acquérir tous ses besoins pour faire face à toute éventualité », et a noté que les prévisions pessimistes entendues il y a quelques mois ne se sont pas réalisées.

Parmi ces prévisions, le recours à l’endettement extérieur que certains avaient annoncé « pour fin 2020, début 2021 ».

44 milliards de dollars de réserves de change

Selon le communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de consolider le principe de non-recours à l’endettement extérieur pour « renforcer la souveraineté de l’Algérie », exhortant à travailler et à veiller à « la pérennité de ce principe ».

Autre satisfecit de Tebboune, les réserves de change s’élèvent à 44 milliards de dollars, contre 53 milliards à fin 2019. Là aussi, les prévisions annonçaient une érosion plus marquée du fait du volume des importations et de la baisse des prix du pétrole.

Le refus de recourir à l’endettement extérieur est une constante chez Abdelmadjid Tebboune depuis son élection à la présidence de la République, en décembre 2019.

« Nous n’irons ni au Fonds monétaire international (FMI) ni à la Banque mondiale (BM) car l’endettement porte atteinte la souveraineté nationale, une expérience que nous avons vécu au début des années 1990 », a-t-il déclaré en mai 2020 lors de l’une de ses entrevues périodiques avec des représentants de la presse.

Un engagement réitéré plusieurs fois depuis. Toutefois, concernant la planche à billets, le gouvernement a décidé d’y recourir sous une forme déguisée, lorsque la Banque  d’Algérie  a annoncé jeudi 1er juillet un programme de refinancement monétaire de l’ordre de 2.100 milliards de dinars, soit 15 milliards de dollars.

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