Société

Enseigner l’histoire-géo : la méthode atypique d’un prof algérien

Mohamed Amine Belkheir est un jeune enseignant atypique qui se distingue par une méthode d’enseignement mêlant sérieux et humour, sans aller jusqu’à la banalisation.

Diplômé en histoire-géographie de l’Ecole nationale supérieure des enseignants de Bouzaréah (Alger), en 2011, ce jeune enseignant a ouvert une école pour prodiguer des cours de soutien aux lycéens qui passent le baccalauréat.

Sa méthode enchante ses élèves, qui apprécient la bonne humeur et l’esprit très décontracté adoptés par l’enseignant. Il leur apprend l’histoire-géo avec ces refrains populaires entonnés par les supporters dans les stades algériens. Et ça cartonne. « C’est la façon avec laquelle j’aurais voulu qu’on nous enseigne », explique Amine Belkheir au micro de la chaîne DZ News qui a assisté à un de ses cours dans une salle comble.

« Je détestais l’histoire-géo. Quand j’ai assisté à ses cours j’ai aimé la matière », affirme une lycéenne. « Si seulement tous les professeurs lui ressemblaient. C’est comme ça qu’on voudrait étudier », abonde un lycéen.

Dans la salle, c’est ambiance de stade pour l’enseignant supporter du Mouloudia d’Alger. Mais pas question d’y voir une désinvolture. « Nous faisons un travail de fond extraordinaire », souligne-t-il.

Sa méthode d’enseigner se veut une manière de capter l’attention des élèves et surtout de solliciter leur pleine adhésion, sur un air moins chargé et beaucoup plus propice à l’assimilation.

Le jeune enseignant fait un travail de motivation en plus du travail pédagogique. Et mise beaucoup sur la communication entre l’élève et l’enseignant. « Quand il y a une rupture entre lui et ses élèves, l’enseignant, quand bien même il soit compétent, ne peut pas transmettre la connaissance. Et l’élève ne voudra plus étudier chez lui », met en exergue Amine Belkheir.

Être proche de l’enseignant ne voudra pas dire transgresser les limites du respect qu’il y a entre l’élève et celui qui lui transmet la connaissance, indique le professeur. Il se fait un point d’honneur à donner le maximum pour aider ces lycéens à réussir. Reconnaissant, ils le lui rendent bien en le couvrant d’éloges et surtout en assistant nombreux à ses cours.  

Les maths par le rap

Cette méthode est aussi expérimentée ailleurs dans le monde, où l’enseignement se veut ludique et sérieux à la fois. C’est cette démarche qu’a adoptée un enseignant de Bordeaux en France.

Dans un portrait que lui a consacré la radio France Bleu Gironde, on apprend que le professeur Antoine Carrier cartonne sur les réseaux sociaux avec « Rapémathiques », des clips dans lesquels il propose des leçons en rappant.

Avec lui, la « simplification des fractions », les équations, la géométrie et les théorèmes de Thalès et Pythagore sonnent autrement dans l’oreille de ses élèves.

« Moi, de base je n’aime pas les maths, mais là ça devient plus fun », concède une élève de 6e interrogée par France Bleu. En alliant ses deux passions, le rap et les maths, le prof-rappeur a pour objectif d’aider les élèves « à apprendre avec de la musique pour rendre la chose un peu plus cool ».

Aussi populaire qu’elle soit, la méthode peut avoir quelques revers. « (…) Il y a aussi quelques commentaires dans les vidéos que je poste où les jeunes disent qu’ils n’ont toujours rien compris. Ou alors que la musique, ça les embrouille », admet le jeune enseignant.

Pas de quoi remettre en cause sa façon d’enseigner qui a le soutien de sa hiérarchie. « C’est positif pour l’ensemble des jeunes. Alors évidemment ça ne remplace pas un travail personnel mais ça a le côté ludique pour accrocher certains élèves qui peuvent se dire que finalement, bah les mathématiques c’est pour tout le monde ! », se félicite le principal du collège dans lequel enseigne Antoine Carrier. 

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