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Entretien avec Rabah Madjer : « Je veux africaniser l’équipe nationale »

Le sélectionneur national Rabah Madjer revient sur ses débuts avec les Verts. Il s’est dit « content » d’avoir réussi ses premiers pas sur le banc de l’EN, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’africaniser l’équipe nationale en vue des prochaines échéances, et notamment la CAN-2019. Sans langue de bois, Madjer a ouvert son cœur à TSA dans cet entretien.

L’équipe nationale disputera deux matchs amicaux en mars prochain face à la Tanzanie et l’Iran. Une occasion pour l’EN de préparer ses prochains rendez-vous ?

Effectivement. Il s’agit de deux tests importants qui vont nous permettre de jauger la qualité de nos joueurs. Ces deux rencontres entrent dans le cadre de notre préparation en vue de la reprise des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019 en septembre prochain. En juin, nous aurons également à défier le Portugal à Lisbonne, ça sera un match de prestige qui nous sera très bénéfique sur tous les plans.

Quatre mois sont passés depuis votre désignation à la tête de l’EN, quel constat faite-vous ?

Je pense que nous avons réussi nos débuts avec un bilan de trois victoires (dont une sur tapis verts face au Nigeria et un succès en amical avec l’équipe A’, composée de joueurs locaux, ndlr). Nous sommes en train de travailler à moyen terme dans l’objectif de rebâtir une équipe nationale sur de bonnes bases. Mon objectif est d’africaniser cette équipe pour pouvoir faire face au climat parfois difficile des terrains en Afrique.

Voulez-vous être plus explicite ?

Je ne suis pas là pour former les joueurs. Je veux des éléments dont le profil nous sied parfaitement et dont j’aurai besoin dans les matchs délicats sur le continent.  Je veux africaniser cette équipe en la préparant à des matchs couperet sur le continent. À partir de là, nous pourrons nous qualifier à la Coupe du monde, il faudra la présence d’éléments aguerris et durs si je peux les qualifier ainsi.

C’est la raison qui vous a poussés à prospecter large dans le championnat national ?

Pas forcément. J’ai encore besoin des joueurs évoluant en Europe. Un élément tel qu’Adam Ounas ou encore Ryad Boudebouz restent sélectionnables. Pour moi, il n’y a pas de différence entre l’équipe A ou celle composée de joueurs locaux.  Mon objectif est de composer une équipe locale forte, qui sera appelée à disputer les qualifications du Championnat d’Afrique des nations CHAN-2020. Les meilleurs parmi les locaux vont renforcer l’équipe A. Les deux sélections sont complémentaires. Samedi, je serai au stade Omar-Hamadi pour suivre le match entre le Paradou AC et la JS Saoura pour voir à l’œuvre notamment les joueurs de la Saoura.

Votre première liste dévoilée pour les matchs face au Nigeria et la Centrafrique disputés en novembre dernier, a été largement contestée en l’absence de joueurs qui figuraient sur les listes des précédents staffs techniques…

Je ne veux pas verser dans la polémique. Je regrette juste l’acharnement dont a été victime le staff technique juste après notre arrivée à la tête des Verts. Je tiens à préciser que je suis seul maitre à bord et unique responsable dans mes choix de joueurs. Personne ne peut s’immiscer dans mes prérogatives en me dictant qui je dois appeler ou non. Il existe une confiance mutuelle entre moi et la fédération et je suis tenu par rendre les comptes uniquement à mon employeur.

On vous sent frustré ?

Au début oui, mais j’ai décidé de passer l’éponge sur ceux qui m’ont critiqué dans les plateaux de télévision. Je dois me concentrer sur mon travail en équipe nationale, sans se soucier de quoi que se soit. J’aurais aimé que les critiques soient objectives et sans toucher à autrui, mais malheureusement ça n’a pas été le cas.

Dans un mois, vous allez dévoiler la liste des joueurs pour les matchs amicaux face à la Tanzanie (le 22 mars au stade du 5-Juillet) et l’Iran (le 27 mars en Autriche), peut-on voir de nouveaux joueurs intégrer l’EN ?

Je ne suis pas le genre d’entraineurs qui dévoile ses cartes. Mais soyez sûr, je vais appeler les éléments les plus en forme du moment, dont le profil sied à notre philosophie. Au risque de me répéter, je ne suis là pour convoquer un joueur juste pour lui faire plaisir. Je suis tenu par l’obligation des résultats même en amical. Nous devons gagner et encore gagner pour reprendre confiance.

D’aucuns estiment que votre décision d’écarter le gardien de but Rais M’bolhi, qui vient de retrouver la compétition avec sa nouvelle formation saoudienne d’Al-Ittifak, et le milieu de terrain Sofiane Feghouli (Galatasaray/ Turquie) n’avait pas lieu d’être au vu de leurs poids au sein de la sélection…

Je ne veux pas répondre à cette question. Je refuse de citer des noms, je me contente de dire que les portes de la sélection restent ouvertes pour ceux capables d’apporter un plus mais à condition de posséder le profil que nous cherchons.

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Certains disent que vous êtes chanceux, du moment qu’aucun match officiel n’est prévu jusqu’à septembre prochain…

Je ne vois pas les choses de cette manière. Nous sommes arrivés au moment où la sélection était confrontée à une crise de résultats sans précédent. Il s’en est suivi un travail que nous avons entamé pour remettre cette équipe sur les rails et nous espérons que les fruits seront récoltés dans l’avenir.

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