Les derniers chiffres de l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne (Frontex) confirment que l’Espagne est devenue l’une des principales portes d’entrée des candidats à l’immigration clandestine en 2017.
Selon Frontex, le nombre d’immigrés illégaux arrivés en Espagne par la mer a plus que doublé en 2017 par rapport à 2016, et devrait encore augmenter cette année. 22.900 migrants, en provenance du Maroc ou de l’Algérie, ont atteint les côtes espagnoles, contre 10.231 en 2016, précise l’agence Frontex.
En 2017, près de 40% des migrants interceptés en mer alors qu’ils se dirigeaient vers l’Espagne étaient des Algériens et des Marocains. Comme le rapporte la presse espagnole depuis plusieurs semaines, le nombre d’arrivées de migrants illégaux en provenance de ces deux pays est en hausse depuis le milieu de l’année 2017, indique Frontex. En outre, les autres migrants interceptés sont originaires d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Gambie, Côte d’Ivoire).
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Pour Fabrice Leggeri, le président de Frontex, « ce flux vers l’Espagne en provenance des pays du Maghreb va très probablement croître en 2018 », notamment en raison du recours plus fréquent à des vedettes rapides.
Comme le soulignait début novembre, le Diaro de Mallorca -un des plus grands quotidiens de Majorque- les mafias qui organisent les « voyages » depuis l’Algérie ont investi dans de nouvelles embarcations à moteur pour parcourir les 265 kilomètres qui séparent l’Algérie de Majorque.
« Les bateaux précaires du port algérien de Dellys ont cédé la place à des bateaux plus rapides et plus solides », écrivait le journal local. « Ces bateaux, très rapides, sont ceux utilisés par les narcotrafiquants dans le détroit », précisait le Diaro de Mallorca.
Si la majorité des embarcations interceptées se trouvent dans les eaux du détroit de Gibraltar (route entre le Maroc et Ceuta vers la côte de Tarifa), dans la mer d’Alboran et près de Carthagène, l’archipel des Baléares est également concerné par cette augmentation d’arrivées de migrants.
Malgré ce contexte de crise migratoire, l’agence Frontex prévoit de réduire le budget de l’opération Indalo, qui opère dans les eaux de la mer d’Alboran, d’ici 2018, selon une note interne consultée par le journal El Pais. « L’Espagne, à travers l’opération Índalo, a reçu six millions d’euros l’année dernière. En 2018, elle devrait recevoir 5,8 millions d’euros », écrit le journal dans un article du vendredi 19 janvier. S’il s’agit d’une baisse du budget global (puisque les opérations en Grèce et en Italie sont aussi concernées), El Pais rappelle que « l’Espagne est le seul pays de l’UE où les arrivées de migrants illégaux et de réfugiés ont considérablement augmenté ».
