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EXCLUSIF. Covid-19 : pourquoi l’Algérie a choisi le vaccin russe

EXCLUSIF. Covid-19 : pourquoi l’Algérie a choisi le vaccin russe

Le professeur Mohamed Belhocine, membre du Comité scientifique ayant eu pour mission de sélectionner le vaccin

Le choix du vaccin russe Spoutnik V a été opté par l’Algérie sur la base de trois critères de réflexion objectifs, explique le professeur Mohamed Belhocine, membre du Comité scientifique ayant eu pour mission de sélectionner le vaccin.

« Le Conseil scientifique, à la demande des autorités gouvernementales, a commencé à plancher très tôt sur les vaccins anti-Covid et dès la fin du mois de juillet, nous avons eu de très nombreuses sessions dédiées à ces discussions sur les choix du vaccin à venir. La question est complexe donc il est difficile dans le détail, mais disons que les éléments essentiels qui ont guidé la réflexion du Comité scientifique étaient liés à trois paramètres clés », indique le professeur Belhocine dans un entretien accordé à TSA.

 Trois critères ont guidé le choix de l’Algérie

« Le Comité scientifique a estimé qu’un vaccin contre le Covid-19 devrait être efficace, c’est-à-dire produire une réponse de l’immunité chez l’individu suffisamment forte pour au moins le prémunir contre les cas graves de la maladie et espérer réduire la transmission de la maladie dans la communauté », fait savoir le membre du Comité scientifique.

« Le deuxième élément qui avait été pris en considération est l’innocuité du vaccin. On voulait faire le choix du vaccin dont la technologie était connue, pour lesquels nous avions suffisamment d’expérience et de recul pour pouvoir dire que ces vaccins n’entraînent pas d’effets secondaires à long terme », ajoute le Pr Mohamed Belhocine.

« Enfin, le troisième paramètre qui était tout le temps gardé en mémoire est la facilité d’utilisation. C’est-à-dire facilité de stockage, facilité de transport et facilité d’utilisation par les personnels de santé de ce vaccin », souligne le professeur.

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Ce sont donc ces trois critères d’efficacité, d’innocuité et de facilité d’utilisation qui ont déterminé le choix du vaccin russe par l’Algérie plutôt que le laboratoire ou le pays d’origine du vaccin. « C’est à partir de ces éléments qu’on peut juger des vaccins proposés par différents laboratoires dans différents pays », a affirmé le professeur Belhocine, précisant que « le comité scientifique n’est pas allé plancher à partir du pays d’origine ou du laboratoire d’origine du vaccin mais plutôt à partir de critères scientifiques »

Le professeur Mohamed Belhocine a également fait savoir que compte tenu de la faible disponibilité du vaccin au niveau mondial due au manque de proactivité de l’Algérie, les autorités envisagent de faire appel à plusieurs fournisseurs de vaccins en attendant que la disponibilité s’améliore.

« Étant donné que la disponibilité généralisée des vaccins ne va pas être possible dans des délais très courts à l’échelle mondiale, nous n’allons pas avoir d’emblée la disponibilité du nombre de vaccins que nous souhaiterions tout de suite », explique le professeur Belhocine.

« Il faudra attendre des mois pour que petit à petit la disponibilité s’améliore. Dans ces conditions, choisir d’avoir plusieurs fournisseurs tout en gardant à l’esprit les éléments de réflexion évoqués, est une bonne décision », estime-t-il en outre.

Nécessité de maintenir les mesures barrières

Le professeur Belhocine a par ailleurs mis en garde sur la nécessité de maintenir les mesures de prévention actuellement en place pour endiguer l’épidémie du coronavirus en Algérie, notamment la poursuite du respect des mesures barrières.

« Tant qu’on n’a pas atteint un taux élevé de vaccination dans la communauté, les précautions générales de santé publique qui ont fait le pilier de la riposte au Covid-19 doivent être maintenues, c’est-à-dire la capacité de tester, la recherche de contact, les fournitures robustes dans l’équipement de protection individuelle et un accent toujours maintenu et même accru sur la distanciation sociale », a prévenu le membre du Comité scientifique, insistant que ces mesures devront perdurer même lorsque le vaccin sera distribué.

« Nous commençons à comprendre que même lorsqu’on est vacciné et protégé soi-même contre le virus, on peut être quand même contagieux. On peut être porteur du virus et le distribuer autour de soi si on ne respecte pas les mesures barrières qui ont été édictées depuis le début de l’épidémie », a mis en garde le professeur.

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