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EXCLUSIF – Entretien avec Me Chérif Chorfi, avocat des frères Kouninef

EXCLUSIF – Entretien avec Me Chérif Chorfi, avocat des frères Kouninef

Vous êtes l’avocat des frères Kouninef. Où en est leur affaire ?

À 5 heures du matin, les trois frères Kouninef ont été placés sous mandat de dépôt ainsi que le gérant de leur société. Ils sont à El Harrach. C’est officiel et j’étais présent.

Quels sont les chefs d’inculpation retenus contre vos clients ?

On assiste simplement le client pour s’assurer que la procédure est respectée par le juge d’instruction. Sans plus. Le contenu, je ne saurais le dire puisqu’on n’a pas encore accès au dossier.

L’affaire des frères Kouninef n’est pas anodine. Que requérez-vous de la justice à ce propos ?

Ce n’est pas uniquement l’affaire Kouninef, il y a une multitude de dossiers qui vont passer. Mon souhait est que justice soit rendue. Une justice telle que tout le monde la souhaite depuis le 22 février. Que la justice passe sans aucune pression, sans aucune intimidation, sans passion.

Ces affaires ont un caractère politique indéniable. Qu’en pensez-vous ?

Le caractère politique est sous-entendu dans ces affaires, particulièrement dans cette affaire (Kouninef). C’est ce qu’il faut dépassionner. Il faut ramener les gens à une dimension technique et juridique, sans aucune passion ni émoi. Nous avons une règle dans le droit : quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort.

Le peuple qui est sorti le 22 février est avide de justice et non pas avide de vengeance. La justice ne doit pas être là pour être aux ordres ni faire plaisir. Le magistrat doit se sentir serein, il a des lois, il a des chefs d’inculpations et des faits et il doit travailler en son âme et conscience.

C’est une culture générationnelle qui met longtemps pour être mise sur place. Il ne faut pas être dépendant d’une humeur ou d’un ordre. Je suis jaloux de l’indépendance de la justice. On ne peut décréter l’indépendance. Mais pour y arriver, il faut une volonté politique et c’est un combat. Il faut qu’on consacre l’indépendance des pouvoirs.

Quels sont les témoins auxquels vous pouvez faire appel dans le dossier Kouninef ?

C’est prématuré de me poser cette question, au lendemain d’une incarcération, d’un dossier que je n’ai pas encore entre les mains.

Avez-vous parlé avec les frères Kouninef ?

Le temps de l’instruction, quand nous étions chez le juge. On n’a pas parlé du dossier durant cette phase de l’instruction. Nous n’avons pas le droit de le faire.

Quel était l’état d’esprit des frères Kouninef ?

Est-ce que vous croyez qu’on va en prison avec la fleur au fusil et très heureux ? Ce n’est pas le cas.

L’opinion publique dit qu’ils sont condamnables de beaucoup de faits…

L’opinion publique dit qu’ils ont fait et fait, eux soutiennent le contraire. Et l’instruction va nous permettre de clarifier les choses. Il ne faut pas toujours céder à l’opinion publique. Le ouï-dire est très dangereux. On peut dire tout et rien à la fois. Il y a des faits que seul le juge peut vérifier, infirmer ou confirmer. Et c’est à partir de là que l’opinion sera utilement informée et non désinformée.

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