Économie

EXCLUSIF. Fabrication de vaccins Covid-19 : l’Algérie discute avec la Chine

Alors que les discussions avec la Russie pour la fabrication en Algérie du vaccin russe contre le Covid-19 avancent et le projet pourrait voir le jour en septembre, le gouvernement algérien ne veut pas se contenter d’un seul partenaire dans ce domaine.

Selon nos informations, Alger a entamé des pourparlers avec Pékin pour la fabrication de l’un des vaccins anti-Covid développés par des laboratoires chinois.

Contacté ce jeudi par TSA, le docteur Touahria, membre du Comité scientifique, a confirmé que les autorités algériennes sont en discussions avec leurs homologues chinois en vue de fabriquer localement CoronaVac, le vaccin contre la maladie à coronavirus Covid-19 développé par le laboratoire chinois SinoVac.

« Les Chinois nous ont proposé la fabrication du vaccin SinoVac en Algérie. Tout produit qu’on arrive à fabriquer en Algérie est une excellente chose », indique le professeur Touahria dans un entretien accordé à TSA.

| Lire aussi : Fabrication du Spoutnik V en Algérie : quel intérêt pour la Russie ?

« L’Algérie est un pays qui doit passer à une autre phase en matière d’industrie pharmaceutique. Avec l’existence de plus de 90 unités de production, avec une expérience de plus de 20 ans, nous sommes obligés de passer vers une autre étape et d’aller vers l’exportation », affirme le membre du Comité scientifique, soulignant le rôle que peut jouer l’industrie scientifique dans la diversification de l’économie nationale.

« Le médicament reste un produit qui va faire rentrer des devises »

« Il faut faire de ce secteur pharmaceutique un secteur porteur de richesse. Nous n’allons pas nous contenter seulement des entrées en devises suite aux hydrocarbures, mais le médicament reste un produit qui va faire rentrer des devises importantes et faire des économies. Nous avons les moyens pour », soutient le docteur Touahria.

Le docteur Touarhia est également revenu dans l’entretien sur l’annonce effectuée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, quant au lancement au mois de septembre prochain de la fabrication en Algérie du vaccin russe Spoutnik V.

« Par rapport au vaccin russe Spoutnik, l’agence algérienne du médicament est en contact étroit avec le fonds d’investissement russe. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a annoncé le mois de septembre comme le mois où il y aura la fabrication du Spoutnik V non seulement pour répondre aux besoins des citoyens algériens mais aussi pour aller vers l’export des pays voisins, des pays d’Afrique », explique le docteur Touahria.

« C’est une réalité, vu qu’en Algérie nous avons toutes les compétences humaines et les moyens matériels pour aller vers ce défi. Nous avons relevé tous les défis, que ce soit les médicaments ou les biosimilaires », rappelle le membre du Comité scientifique, soulignant le rôle qu’a joué la pandémie dans la stratégie des autorités dans ce secteur.

« La leçon que je tire pour le pays de cette crise sanitaire est la souveraineté sanitaire par rapport à l’autosuffisance en matière de médicaments pour éviter des crises sanitaires à venir et d’y faire face. Nous avons tiré beaucoup de leçons suite à cette crise sanitaire », affirme le docteur Touahria.

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