Économie

Exportations de l’Algérie vers l’Espagne : -53%

Les exportations de l’Algérie vers l’Espagne se sont établies à 627 millions de dollars durant le premier trimestre de l’année 2020, selon les données de la Direction des études et de la prospectives des Douanes, diffusées ce dimanche 7 juin, par l’agence officielle.

Ainsi, les exportations algériennes vers l’Espagne durant les trois premiers mois de l’année ont connu une baisse de 52,83% par rapport à la même période l’année précédente.

L’Algérie n’exporte essentiellement que des hydrocarbures vers l’Espagne, notamment du gaz naturel principalement par le biais de Medgaz, gazoduc reliant les deux pays à travers la Méditerranée.

Les Douanes algériennes ne fournissent pas d’explication concernant cette forte baisse. Mais ces chiffres semblent confirmer dans ce cadre la tendance baissière des importations de gaz naturel par l’Espagne signalée par la Cores, entité qui gère les réserves stratégiques d’hydrocarbures du pays.

L’Algérie perd sa place de premier fournisseur

En effet, selon la Cores, l’Espagne a importé 19 748 GWh de gaz naturel en provenance d’Algérie par le biais des gazoducs entre les mois de janvier et mars 2020. La Cores estimait la chute des importations de gaz naturel depuis l’Algérie à hauteur de 30% durant cette période.

En parallèle, l’Espagne a importé 20 251 GWh de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis durant la même période. Une situation inédite qui fait que l’Algérie perde sa position de premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne.

Ce changement historique s’explique par les prix du gaz actuellement extrêmement bas, poussant de nombreux opérateurs à rompre leurs engagements et acheter du gaz sur le marché « spot », où les prix sont à un niveau minime, au point où il est moins cher d’acheter du gaz naturel ainsi, même en payant des pénalités pour des contrats signés.

Arbitrage international

Dans le même contexte, le fournisseur de gaz espagnol Naturgy a indiqué le mois dernier prévoir de lancer une procédure d’arbitrage international à l’encontre de Sonatrach afin de réviser à la baisse les prix de vente du gaz naturel conclus entre les deux parties, dans un contexte d’effondrement des cours des hydrocarbures ayant rendu prohibitifs les contrats liant l’Espagne à plusieurs de ses fournisseurs.

L’insatisfaction de Naturgy trouve son origine dans le fait que les contrats gaziers prévoient le paiement d’un montant de sept dollars pour chaque million de BTU, alors que les prix actuels sur le marché du gaz se situent aux alentours de deux dollars le million de BTU.

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