En France, l’islamophobie a pris de l’ampleur ces dernières années. Un phénomène amplifié par le discours antimusulman décomplexé de la droite dure et de l’extrême droite. Pour y faire face, une nouvelle manifestation est prévue dimanche 11 mai à Paris.
Le meurtre de Aboubakar Cissé, un fidèle musulman tué le 25 avril dernier, alors qu’il priait dans une mosquée du Gard, dans le sud de la France, a plongé la communauté musulmane en France dans la peur.
À l’appel d’organisations et de personnalités, une manifestation aura lieu demain, dimanche 11 mai à Paris, à la fois pour dénoncer « la progression de l’islamophobie en France », mais aussi rendre hommage Aboubakar Cissé, rapporte France Info ce samedi 10 mai.
Le 11 mai à Paris, marche contre l’islamophobie en hommage à Aboubakar Cissé
La marche partira à 14 heures de la place de la Bastille, un lieu symbolique de la Révolution française. À travers cette initiative, les organisateurs appellent les forces politiques, religieuses et de la société civile en France à s’unir pour lutter contre le racisme antimusulman.
Sofia Tizaoui, secrétaire syndicale de l’Union syndicale lycéenne et l’un des initiateurs de la manifestation, estime que, face à la « banalisation de l’islamophobie », « il faut que tout le monde prenne part au combat pour protéger les musulmans de France ».
Dans une déclaration rapportée par le même média, elle appelle toute la population française à prendre part à la marche, pas seulement les membres de la communauté musulmane.
Pour sa part, Amal Bentounsi, fondatrice du « collectif Urgence, notre police assassine », appelle à « un sursaut, un éveil », dénonçant à l’occasion le « déni des représentants politiques » face aux actes racistes contre les musulmans en France.
De son côté, le secrétaire national du collectif RED Jeunes, Yassine Benyettou, coorganisateur de la marche, parle d’une « peur constante » qui ne cesse de grandir au sein de la communauté musulmane en France.
La « parole décomplexée d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman »
Pour lui, la « parole décomplexée d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman dans le pays », et « porte atteinte à la sécurité d’une partie de la population française ».
Sur son site web, l’Union syndicale Solidaires, a également appelé à marcher « pour Aboubakar, et pour tous ceux que l’on voudrait effacer ». « Nous marcherons pour dire que la dignité et les droits des musulmans ne sont pas négociables ».
Il convient de noter que des personnalités et collectifs d’autres cultes ont aussi signé l’appel à la marche de ce dimanche 11 mai, à l’instar de collectif juif décolonial Tsedek, ou encore le rabbin Gabriel Hagai.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a assuré que les Insoumis seront aussi mobilisés ce dimanche, « puisque l’islamophobie tue ». D’autres personnalités, comme l’autrice Annie Ernaux, l’actrice Adèle Haenel, les humoristes Waly Dia et Booder… font aussi partie de ceux qui seront au rendez-vous de ce dimanche.
