Un peu plus de trois mois après le lancement de la commercialisation de ses véhicules neufs en Algérie, Fiat fait face à une très forte demande.
La demande est tellement importante que Fiat Algérie qui dispose de distributeurs agréés dans plusieurs régions du pays peine à respecter les délais de livraisons mentionnés dans le décret exécutif 22-838 signé en novembre 2022.
L’article 19 du décret qui fixe les modalités d’activité de la concession automobile stipule que « Le délai de livraison du véhicule neuf commandé ne peut dépasser une durée de 45 jours à partir de la date de la commande. Toutefois, ce délai peut être prorogé d’un commun accord des deux parties, sur la base d’un document écrit ».
Quand le client paie la totalité du prix du véhicule commandé « le concessionnaire agréé est tenu de livrer le véhicule neuf, au plus tard, dans les sept jours qui suivent ».
Sur le terrain, la réalité est toute autre. Les clients sont priés de patienter pour des délais autrement plus longs que ceux fixés par le décret exécutif 22-838.
Interrogés par DZ News en marge de la Foire internationale d’Alger qui se tient cette semaine au niveau de la Safex, des clients de la marque italienne se sont montrés déçus par rapport au délai de livraison qui leur est proposé.
« Le délai de livraison est un problème. On aimerait bien qu’ils travaillent sur ce point », regrette un citoyen sondé sur la question. Un autre visiteur du stand Fiat cite particulièrement les modèles Tipo et Doblo qui sont très demandés.
« Ils disent qu’il n’y a pas de véhicules et qu’il faut attendre. Le client veut acheter tout de suite. Si tu lui dis que le véhicule est disponible, il est disposé à acheter », pointe un citoyen interrogé par le même média. Les délais sont de trois à quatre mois, indique un autre visiteur.
Fiat Algérie peine à satisfaire la demande
Chez les distributeurs agréés de la marque Fiat en Algérie, la tendance se confirme. « Tout a été vendu, il faut patienter », révèle à TSA un commercial d’un showroom situé à l’Ouest du pays. « Le délai de livraison est de deux mois en principe mais cela peut aller jusqu’à trois et parfois quatre mois selon le modèle et la couleur », note un distributeur de la marque italienne basé à l’Est du pays.
Un concessionnaire Fiat annonce l’arrivée prochaine d’un arrivage sans donner de délai pour autant. « Nous venons de relancer la prise de commande mais pour le délai de livraison, je ne suis pas en mesure de donner des dates », a-t-il précisé.
De son côté, Fiat Algérie compte accélérer l’importation des véhicules pour le marché algérien. Hakim Boutehra, président du conseil d’administration de Fiat Algérie a annoncé en marge de la Foire internationale d’Alger l’arrivée de 10 000 à 12000 véhicules par mois à partir du mois de juillet et ce jusqu’à la fin de l’année, selon le journal l’Expression.
Le représentant de la marque italienne a confirmé l’explosion de la demande affirmant avoir enregistré 20.000 commandes en deux mois.
Après plusieurs années d’interdiction d’importer les véhicules neufs, l’Algérie a délivré trois agréments à trois marques automobiles : Fiat, Opel et JAC. Si la marque italienne a entamé la commercialisation au compte-goutte de ses véhicules, ce n’est pas le cas des autres. Opel et Jac n’ont pas encore dévoilé les modèles destinés au marché algérien, et encore moins leur prix.
Du coté des représentants algériens de ces deux marques, c’est le silence total. Le gouvernement garde aussi le silence sur la question de la disponibilité des véhicules neufs en Algérie.
L’agrément de nouvelles marques automobiles, annoncé pour imminent, est renvoyé aux calendes grecques, pour des raisons inconnues. En attendant, les Algériens peinent à trouver un véhicule neuf sur le marché et les pièces de rechange automobiles manquent toujours, ce qui fait les affaires des barons de l’informel.
Des spécialistes évaluent le déficit en véhicules neufs à plus d’un million d’unités en Algérie, en raison de l’arrêt des importations pendant une longue période et le vieillissement du parc automobile.
