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Flambée du Covid-19 en Algérie : la cote d’alerte ?

Flambée du Covid-19 en Algérie : la cote d’alerte ?

Près de 500 cas de coronavirus ont été détectés en Algérie en une journée, selon le bilan officiel de l’évolution de l’épidémie publié lundi 13 juillet.

Ce n’est pas tant le chiffre qui donne froid dans le dos mais la tendance haussière qui dure depuis fin juin et ses retombées potentielles dans les prochains mois ou semaines si elle venait à perdurer.

Une lueur d’espoir a été entrevue en fin de semaine passée après trois jours consécutifs de légère baisse, mais la courbe est repartie à la hausse dès samedi pour atteindre 494 cas ce lundi 13 juillet.

La barre psychologique des 500 cas quotidiens pourrait être franchie sous peu au vu du rythme de progression des contaminations.

D’aucun se demande jusqu’où ira la pandémie et si le pays n’est pas en train de se diriger vers une situation épidémiologique incontrôlable. Et ce ne sont pas les motifs qui poussent à l’inquiétude qui manquent.

Certes, le chiffre peut paraître insignifiant devant, par exemple, les 50 000 cas que les États-Unis dépistent quotidiennement, mais mis dans le contexte algérien, le chiffre de 500 contaminations quotidiennes est déjà synonyme de cote d’alerte.

Les échos qui parviennent des hôpitaux ne rassurent pas. La saturation des structures de santé et l’insuffisance des moyens est une réalité difficilement contestable, reconnue du reste même par les plus hauts responsables du secteur qui ont ordonné dans certaines régions la mise en place de structures d’isolement pour réserver exclusivement les hôpitaux aux seuls malades dont l’état nécessite une hospitalisation.

Opter pour la réquisition des personnels soignants relevant du privé est aussi un aveu limpide que les effectifs en place et les moyens mis à leur disposition ne suffisent plus.

Quand bien même il y a de l’exagération sur les réseaux sociaux, il reste qu’il y a du vrai dans ce qui se partage, notamment par des médecins et infirmiers au bout du rouleau ou des parents de patients dénonçant moult carences.

Avec moins de 500 cas par jour, le système national de santé a comme atteint ses limites dans certaines régions. Qu’en sera-t-il lorsque le bilan quotidien s’élèvera à plusieurs milliers ?

On n’en est pas encore là certes, mais le scénario ne peut être balayé d’un revers de main, loin s’en faut. Il serait même inéluctable si les comportements qui ont mené à cette situation, le négationnisme, le laisser-aller et le laxisme, ne sont pas bannis.

Les spécialistes sont unanimes à mettre cette deuxième vague de la pandémie, car c’en est une, sur le compte du relâchement qui a suivi l’allègement du confinement à la mi-juin.

Il y avait alors comme un fâcheux malentendu aux conséquences désastreuses : l’allègement, dicté par l’impératif de ne pas bloquer plus longtemps la machine économique, a signifié pour beaucoup la fin de la crise sanitaire, donc un feu vert pour le retour à une vie normale, aux fêtes de mariage, visites familiales et virées à la plage.

Hélas, la situation ne semble pas avoir beaucoup changé. Un certains discours nihiliste et négationniste est toujours développé et les comportements irresponsables ne s’estompent pas en dépit des chiffres inquiétants rendus publics quotidiennement depuis maintenant deux semaines.

Jeunes qui s’entassent autour d’un terrain vague pour un tournoi de football, marchés de bétail bondés de maquignons et de clients à l’approche de l’Aïd ou simplement des gens qui se pavanent encore sans masque de protection, les images qui parviennent des quatre coins du pays sont choquantes et peut-être annonciatrices d’une situation plus compliquée.

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