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Flambée du prix du poulet en Algérie : ce que réclament les éleveurs

Flambée du prix du poulet en Algérie : ce que réclament les éleveurs

Le prix du poulet en Algérie a atteint le record de 600 dinars le kilogramme, soit une hausse de 200 dinars en un mois. Du jamais vu. Pendant le Ramadan dernier, le prix du poulet avait franchi la barre des 500 dinars le kilogramme, avant de baisser pour ensuite remonter durant l’été dernier. La hausse à ce niveau jamais atteint reste difficile à expliquer.

Même le président de la Fédération nationale des aviculteurs, Ali Benchaiba, estime qu’il s’agit d’un « prix exagéré« . À l’est du pays, le poulet se vend entre 520 et 540 dinars, a-t-il indiqué. À Alger, il est cédé à 620 dinars dans certaines boucheries.

Ali Benchaiba évoque une « désorganisation de la filière avicole » comme une des principales raisons de l’instabilité des prix du poulet en Algérie et parle d’une situation conjoncturelle.

Les pertes subies par les éleveurs à cause des maladies qui ne sont pas encore diagnostiquées et les grandes chaleurs du mois de juillet sont citées comme d’autres raisons de la flambée du poulet en Algérie.

« En plus du manque du poussin, il y a la mortalité de la volaille. Des maladies circulent. Les autorités sont prévenues. Les éleveurs se plaignent de pertes à 20 %, 30 % et même 50 % dans certains cas. Il y a aussi le fait que beaucoup d’éleveurs n’ont pas produit durant les périodes de chaleur. Tout cela s’ajoute à la hausse de la demande sur les viandes blanches« , détaille Ali Benchaiba.

Pourquoi le poulet a pris des ailes en Algérie

Le président de la fédération nationale des aviculteurs (Fenavi) cite le manque de la poule reproductrice par rapport aux besoins du marché.

Ali Benchaiba confirme qu’il y a des difficultés résultant du fait que la grande majorité des éleveurs algériens de volaille ne sont ni identifiés ni répertoriés.

« Parmi nos revendications transmises aux autorités, il y a la restructuration de la filière en amont et en aval. La régularisation des éleveurs fait partie des points que nous demandons pour qu’ils puissent être connus et être couverts par les assureurs« , ajoute Ali Benchaiba.

Le représentant des éleveurs évoque en outre le coût élevé de l’élevage de poulets en Algérie. L’aliment de volaille coûte 9.000 dinars le quintal tandis que le poussin se vend à 200 dinars au prix de gros.

Le président de la Fenavi préconise que l’État subventionne les aliments de volaille fabriqués à base de maïs et de soja. « Il s’agit d’une solution d’urgence. L’aliment représente 70 % du coût de production d’un poulet. Si le quintal baisse à 5.000 dinars, le poulet coûterait 350 dinars le kilo, voire moins« , assure-t-il.

Le stockage de la production est aussi un casse-tête pour les producteurs de poulets. Ali Benchaiba explique que 90 % des chambres froides ne sont plus opérationnelles.

« Il n’y a pas où stocker le poulet. Les propriétaires de chambres froides doivent déclarer les marchandises qu’ils stockent et comme la majorité des producteurs de poulet ne sont pas répertoriés, le produit ne peut pas être stocké, car les propriétaires de chambres froides craignent d’être pris sous le coup de la loi contre la spéculation« , argumente le président de la Fenavi.

Pour le représentant des aviculteurs, le stockage permettrait de réguler le marché du poulet.

Ali Benchaiba précise que la tutelle est au courant de tous les problèmes que connaît la filière avicole en Algérie.

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