
Historiquement excellentes, les relations entre l’Algérie et l’Italie se renforcent d’année en année, sur tous les volets : coopération économique, lutte contre les flux migratoires et coordination sur les dossiers régionaux et internationaux.
Dans un contexte de fortes tensions avec la France, notamment sur les questions migratoires notamment, l’Algérie met en avant l’efficacité de sa coopération avec l’Italie dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine.
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« Presque zéro »
L’ambassadeur d’Algérie à Rome, Mohamed Khelifi a révélé que les départs de migrants vers l’Italie à partir des côtes algériennes sont réduits à « Presque zéro », révèle l’ambassadeur d’Algérie à Rome.
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Dans un entretien à l’agence Nova en marge d’une conférence intitulée « L’Algérie, un pays à découvrir », organisée mercredi 3 septembre par l’Association de la presse étrangère à Rome, le diplomate algérien a rappelé les avancées réalisées ces dernières années dans la coopération bilatérale entre les deux pays qui, assure-t-il, explorent désormais les moyens de diversifier leurs liens économiques au-delà du secteur du gaz, dont l’Algérie est le principal fournisseur de la péninsule.
Lors du sommet de juillet dernier à Rome, à l’occasion de la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Italie et la tenue du sommet intergouvernemental de haut niveau, une trentaine d’accords ont été signés, confirmant « la proximité politique entre les deux États ».
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Deux grands projets énergétiques
Selon l’ambassadeur, Alger et Rome travaillent actuellement sur deux grands projets d’infrastructures : le corridor SoutH2 qui acheminera de l’hydrogène vert algérien jusqu’en Allemagne via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche sur plus de 3.300 kilomètres, et le projet d’une connexion des réseaux électriques algérien et italien.
« L’Algérie est devenue la pierre angulaire du Plan Mattei »
« Ces accords, bien que discrets, attestent du plein engagement de l’Algérie dans le plan Mattei », a estimé Mohamed Khelifi, ajoutant qu’ « avec cet instrument de politique étrangère, l’Italie ambitionne de devenir un pôle énergétique en Méditerranée, et l’Algérie est disposée à soutenir ce projet italien, garantissant à Rome un flux constant de ressources. »
L’entente entre Algérie et Rome ne se limite pas toutefois à l’économie, et encore moins au gaz. Lors du sommet de juillet dernier, des discussions institutionnelles ont également eu lieu sur des questions politiques internationales et régionales : la question palestinienne, l’instabilité des pays du Sahel et la question du Sahara occidental.
La coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité et la lutte contre les flux migratoires est aussi un modèle. Selon le diplomate, l’Algérie coopère avec l’Italie à différents niveaux pour lutter contre l’immigration clandestine et des accords de sécurité ont été signés, prévoyant un partage continu d’informations entre les différentes agences nationales compétentes.
12 millions de dollars par an
Aussi, au niveau multilatéral, l’Algérie participe à un forum de coopération quadripartite avec l’Italie, la Tunisie et la Libye, ainsi qu’au Processus de Rome, lancé en juillet 2023 par la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni pour trouver des solutions aux causes de l’immigration clandestine en Méditerranée.
Selon Mohamed Khelifi, « l’Algérie a réduit les taux de départ à près de zéro » et ce, grâce à sa capacité à contrôler ses frontières. « Mais surtout parce que nous sommes un pays stable, tant sur le plan économique que politique, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’Algérie est devenue la pierre angulaire du Plan Mattei », s’est-il félicité.
Le diplomate algérien a mis en avant les efforts de l’Algérie pour aider les pays africains, notamment du Sahel pour se développer, parce qu’elle est convaincue que la lutte contre l’émigration clandestine passe aussi par le développement.
« Nous disposons d’une agence de développement et consacrons 12 millions de dollars par an au développement de projets dans les pays africains pour créer des opportunités d’emploi », a-t-il dit.