
Les attaques contre l’Algérie ont repris de plus belle en France après la condamnation en appel de Boualem Sansal et son exclusion de la grâce présidentielle du 5 juillet. Dans le même temps, des voix s’élèvent pour signifier au camp anti-algérien, particulièrement au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, l’échec de son approche avec l’Algérie.
L’entourage de Retailleau a fait savoir au Figaro que le président des Républicains “ne va pas se laisser museler pendant des semaines”, laissant entendre qu’il reprendra son ton comminatoire vis-à-vis de l’Algérie, son “rapport de force” et ses menaces de révoquer les accords bilatéraux, dont celui de 1968 sur l’immigration. Soit la reprise d’une méthode qui a plus que montré ses limites et qui a aggravé les choses entre Alger et Paris, selon ses détracteurs en France et en Algérie.
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Dominique de Villepin, l’ancien chef de la diplomatie et Premier ministre sous Jacques Chirac, a réitéré sur LCI dimanche 6 juillet que “la méthode dure ne marchera pas” avec l’Algérie. “Je réaffirme aujourd’hui qu’il n’y a pas de méthode dure qui puisse marcher dans une relation comme celle qui existe entre la France et l’Algérie”, a-t-il dit. Pour De Villepin, ceux qui peuvent obtenir la libération de Boualem Sansal sont le président de la République et le gouvernement français. Mais, précise-t-il, “un gouvernement unique qui ne parle pas à deux voix et qui, comme dans une cour de récréation, défend une chose et son contraire”. “La confusion se paye cher”, a-t-il assuré.
Mathilde Panot : Bruno “Retailleau souffre d’une algérophobie aiguë”
“Imaginer qu’on peut déclarer la guerre à l’Algérie pour précipiter le retour de Boualem Sansal” c’est mal connaître les relations entre la France et l’Algérie et “c’est exactement l’effet inverse que cela produit”, a insisté le diplomate. Pour lui, il y a des gestes à faire pour “apaiser et ouvrir le chemin”. “J’ai confiance dans le fait que cela sera possible dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines”, a indiqué De Villepin.
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Détention de Boualem Sansal : « La méthode dure ne marchera pas » avec l’Algérie, lance Dominique de @Villepin. « Il ne s’agit pas de se coucher. (…) Il y a un certain nombre de gestes qu’il faut faire pour obtenir de renouer avec l’Algérie. »
▶️ avec @DariusRochebin pic.twitter.com/obDn1TxErV
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— LCI (@LCI) July 6, 2025
Manuel Bompard, de La France Insoumise (LFI), est allé dans le même sens. “La politique de matamore qui a été celle de Bruno Retailleau, qui en a fait un point de fixation public dans les relations entre la France et l’Algérie, n’a pas produit de résultats”, a-t-il constaté dans une intervention sur TF1. “Il faut agir par les voies diplomatiques, c’est ce qu’on fait d’habitude et j’espère que ça fonctionnera cette fois”, a indiqué le député de gauche.
Détentions de Boualem Sansal et Christophe Gleizes en Algérie : « La politique de matamore qui a été celle de Bruno Retailleau qui en a fait un point de fixation publique dans les relations entre la France et l’Algérie n’a pas produit de résultats », @mbompard#BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/0VRI10qQpd
— TF1Info (@TF1Info) July 7, 2025
Le ministre de l’Intérieur “souffre d’une algérophobie aiguë”, et “ne cesse de vouloir monter en tension avec l’Algérie”, a accusé pour sa part Mathilde Panot, également de LFI, soutenant elle aussi que la méthode Retailleau n’a pas fonctionné. “Nous ne serons jamais d’accord avec cela”, a affirmé sur BFMTV, la présidente du groupe de La France Insoumise à l’Assemblée nationale, appelant à sortir de ce “néo-colonialisme” qui existe toujours en France et qui est absolument insupportable”.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau souffre d’une Algérophobie aiguë.
Nous devons traiter avec l’Algérie d’égal à égal et proscrire les méthodes néocolonialistes.
Dire cela ne nous empêche pas de réclamer la libération de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes. pic.twitter.com/cTmXVpya66
— Mathilde Panot (@MathildePanot) July 6, 2025
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