La mode n’est qu’un éternel recommencement, et pour Taryel2.0, c’est dans les racines qu’il faut puiser son inspiration.
Cette créatrice algérienne installée en France revisite les pièces traditionnelles kabyles pour en faire des tenues tendance. Bijoux, tissus, broderies… tout y passe. Découvrez son univers.
Upcycling de l’héritage kabyle algérien
@liiktv
Taryel2.0 recycle les vêtements et les remet au goût du jour avec une touche kabyle. Kardoune, bijoux, tenues tout est réutilisé pour un look ancestrale mais toujours branché.
Avec sa marque Tabizout, créée en 2024, Taryel2.0 redonne vie à des tenues que beaucoup pensent passées de mode. Sauf qu’avec elle, les habits traditionnels deviennent tendance, et les pièces ancestrales sont carrément stylées !
« On a toutes des robes de nos mamans qui traînent dans les placards. C’est des choses qu’on peut reprendre à notre échelle et les utiliser différemment », déclare la créatrice au micro du média vidéo Liik.
Bijoux kabyles d’époque, fines broderies colorées, tissu satiné artisanal, kardoune… Rien n’échappe à l’œil de Taryel.
Pour faire ce qu’elle appelle « de l’upcycling kabyle », elle n’hésite pas à chiner, démonter et transformer afin de créer de nouvelles pièces contemporaines.
Elle confie : « Partout en Kabylie, il y a des bijoux qui sont remplis d’histoire, mais qui sont un peu délaissés. Pour moi, c’est totalement un trésor d’avoir tout ça entre les mains. C’est le savoir-faire de nos ancêtres ».
Dans les créations de Taryel, il y a de la fierté et un appel à ne pas oublier d’où l’on vient, un point crucial pour la jeune femme qui a eu « besoin d’être reconnectée à ses origines ».
Elle déclare : « J’ai repris des éléments de la couture traditionnelle. Et ma mère est couturière, donc j’ai aussi ses techniques à elle ».
« C’est un savoir-faire aussi vieux que la Terre »
Pour orner ses tenues, elle s’appuie sur le recueil « Motifs berbères » de l’écrivain Rachid Sadeg, un livre paru en 1991 qu’elle a pris soin de rééditer en 2024.
« Ce recueil somptueux rassemble plus de mille motifs variés, englobant des fresques murales, des peintures, des tapisseries, des tatouages, des meubles sculptés, des pièces de dinanderie, de maroquinerie, et bien d’autres, auxquels il aura consacré plus de 20 ans », écrit-elle sur ses réseaux sociaux.
Selon elle, ces motifs représentent « toute une identité qu’on porte. C’est un savoir-faire aussi vieux que la Terre ».
Ses créations sont également un combat pour dénoncer la marginalisation des tenues traditionnelles kabyles, souvent perçues comme des costumes folkloriques.
« C’est un peu la grosse problématique des cultures comme les nôtres, où nos tenues traditionnelles sont considérées comme des tenues de scène. Je trouve que c’est dommage de les cantonner juste à ce rôle », dit-elle, concluant : « Ce qu’on a est beau, et il faut le porter ».