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France : « L’affaire Ferrand », le caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron

Depuis une semaine, Richard Ferrand, ministre français de la Cohésion des territoires et député PS, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, est vivement critiqué pour avoir réalisé un montage immobilier impliquant son épouse quand il était directeur général d’une mutuelle en Bretagne, et embauché son fils comme assistant parlementaire.

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Si le principal intéressé se défend de toute activité illégale, et jure qu’il est « un homme honnête », ces révélations passent mal dans l’opinion, encore très irritée par l’affaire Fillon.

Selon un sondage Harris Interactive  pour RMC et Atlantico publié mercredi 31 mai, plus de sept Français sur dix souhaitent la démission de ce ministre également secrétaire général du mouvement En Marche !.

Ces dernières heures, la pression s’accentue sur le ministre. Le parquet de Brest a annoncé, jeudi matin, l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les activités passées de Richard Ferrand, à la suite d’ « éléments complémentaires » publiés par la presse. La semaine dernière, le parquet de Brest avait pourtant exclu l’ouverture d’une enquête. « Il apparaît qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire », arguait alors le ministère public.

Malgré tout, le gouvernement continue d’afficher son soutien à Richard Ferrand. Certes, invité du journal de 20h de France 2 mardi soir, le Premier ministre Édouard Philippe a reconnu qu’il avait « parfaitement conscience de l’exaspération des Français », mais a écarté l’hypothèse d’une démission. Il a en toutefois assuré qu’une mise en examen entraînerait automatiquement le départ du ministre.

Jeudi matin, l’annonce du parquet de Brest ne modifie donc en rien la position de Matignon : « Le Premier ministre s’est exprimé mardi soir. Il a fixé des règles très claires et elles n’ont pas changé », assure l’entourage d’Édouard Philippe selon des propos rapportés par Reuters.

Alors que le Premier ministre s’active pour éteindre l’incendie, le président Emmanuel Macron s’affiche aux côtés de son ministre et refuse de répondre à la polémique. S’il souhaite manifestement garder une certaine hauteur de vue propre à la fonction de chef de l’État, il a pourtant été contraint de réagir. « Les choses ne vont pas forcément bien quand la presse devient juge », a indiqué le chef de l’État mercredi 31 mai en conseil des ministres, selon des propos rapportés par Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. « Seule la justice est habilitée à décider ce qui relève d’une affaire, d’une instruction, d’une enquête », a par ailleurs fait savoir Emmanuel Macron.

Le président de la République a promis de faire de la moralisation de la vie publique, « le socle de [s]on action » pour combattre les abus et mettre fin à la vieille politique. Chapeauté par le ministre de la Justice François Bayrou, le texte de ce projet de loi -qui prévoit notamment l’interdiction des emplois familiaux pour les élus- devait initialement être présenté en conseil des ministres le 7 juin. La date a finalement été reportée au 14 juin, entre les deux tours des élections législatives. Un retard officiellement dû à la consultation du Conseil d’État qui doit rendre un avis sur le texte.

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