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France – Ligue 1 : premiers nuages sur le projet Marseille champion

France – Ligue 1 : premiers nuages sur le projet Marseille champion

Raclée à Monaco (6-1), mercato à l’arrêt, supporteurs en colère: l’Olympique de Marseille à la sauce américaine goûte à sa première crise, trois jours après avoir claironné dans la foulée de sa qualification en Europa League contre Domzale.

Un seul résultat négatif ne précipite pas le géant du Sud dans les terribles orages qui ont noyé le duo Vincent Labrune (président)-Michel (entraîneur), mais de nombreux voyants virent à l’orange.

Le désastre à Monaco a jeté du sel sur toutes les plaies de l’OM: le jeu encore tâtonnant, la justesse de l’effectif et une communication mal comprise.

« On se sent humilié », lâche Jordan Amavi, qui a coulé comme tout le monde sous les vagues monégasques. Déjà contre le modeste Domzale (1-1, 3-0) l’OM avait un peu trop souffert. La défense avait été bien chahutée par les Slovènes mais l’équipe s’en était sortie grâce au talent des joueurs devant, Valère Germain, Florian Thauvin et Morgan Sanson, tous dépassés à Louis-II dimanche.

Contre Angers (1-1), Marseille avait aussi manqué d’intensité, mais staff, joueurs et dirigeants brandissaient leur talisman d’invincibilité. Cela marchait tant qu’elle durait. Mais le naufrage en Principauté a stoppé la série juste avant la barrière des six mois et souligné en rouge les difficultés.

Le mercato ferme dans trois jours

Rudi Garcia a pris la défaite pour lui. « C’est de ma faute. Je n’ai pas fait la bonne composition d’équipe », a-t-il dit après le match. Le technicien a mis dans sa poche ses principes offensifs le temps d’un match mais le bus qu’il avait garé devant son but est parti à la fourrière dès la 2e minute… Il est tombé avec les idées d’un autre…

Thauvin, l’autre joueur à s’être arrêté devant les médias dimanche soir, a tenu à partager les torts. « C’est de notre faute ce soir et il faut assumer. A partir du moment où vous prenez autant de buts sur coups de pied arrêtés ce n’est pas une question de composition d’équipe mais de concentration. Ca ne sert à rien de trouver des excuses. »

Ce match a aussi souligné le problème d’effectif, et l’OM peine à le renforcer, à trois jours de la fermeture du marché aux joueurs. L’absence d’Adil Rami, blessé, a laissé un grand vide. La charnière à trois Doria-Rolando-Sertic a fait peine à voir contre les attaquants monégasques.

L’OM a cruellement besoin d’un buteur pour épauler Valère Germain, mais recruter un défenseur supplémentaire ne ferait pas de mal.

Le mercato avait justement mis sur les nerfs les supporteurs, qui attendent toujours l’attaquant de classe promis depuis plusieurs mois dans le projet Marseille champion.

Ils ont craqué à Monaco quand quelques uns ont tenté d’envahir le terrain, peut-être pour « raccompagner » leurs joueurs à la mi-temps et leur parler de « mouiller le maillot ».

« Ca va être compliqué pour tout le monde »

« On n’a pas répondu présent, on n’a pas respecté ce maillot », lance penaud Amavi.

L’état-major marseillais a peut-être mal jaugé la défiance de ses fans. Jeudi soir Garcia s’était montré « agressif » – il l’a dit lui-même – avec les journalistes qu’il blâmait pour leur « négativité », le mot de Patrice Evra alors que l’équipe était toujours invaincue et qualifiée en C3. Le technicien leur reprochait aussi de « se cacher derrière les supporteurs » pour critiquer.

Le président Jacques-Henri Eyraud s’était exceptionnellement arrêté jeudi pour rappeler lui aussi que tout n’allait pas si mal. Mais la trempe de Monaco, après les trois défaites la saison dernière en encaissant quatre buts à chaque fois, a plutôt donné raison aux critiques.

Les supporteurs « ont raison de ne pas être content. On n’est pas content nous mêmes. Il va falloir relever la tête. On va travailler », a résumé Garcia.

Il a répété un de ses mantras: « On voit la qualité d’un groupe dans la difficulté. C’est un moment difficile ».

Amavi est sur la même longueur d’ondes. « Le match est passé maintenant, balaie-t-il, ça va être compliqué pour tout le monde, mais il va falloir répondre présent au prochain match, on n’a pas le choix. »

Garcia et son groupe disposent de quinze jours de trêve internationale pour relancer la machine, avant une série de sept matches en septembre, le premier à Rennes sans Luiz Gustavo, suspendu. Et avec de nouveaux renforts ?

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