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France : pourquoi l’extrême-droite s’en prend à nouveau violemment à l’Algérie

En France, l’extrême-droite parle d’une seule voix quand il s’agit de l’Algérie. Les mêmes éléments de langage, avec beaucoup de mensonges et de contrevérités.

France : pourquoi l’extrême-droite s’en prend à nouveau violemment à l’Algérie
Pourquoi l’extrême-droite en France s’en prend à nouveau violemment à l’Algérie. | Par Ruma / Adobe Stock
Makhlouf Mehenni
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L’extrême-droite française n’en démord pas. Une nouvelle offensive, qui a tout l’air d’être concertée, est lancée contre l’Algérie. Le courant extrémiste fait feu de tout bois : immigration, casse du Louvre, Boualem Sansal…

Il n’est pas exclu que cette nouvelle campagne anti-algérienne ait pour motivation le souci d’étouffer les signes d’apaisement entre les deux pays, perceptibles après le départ de Bruno Retailleau du ministère français de l’Intérieur. Quitte à user du mensonge le plus outrancier. 

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France : campagne concertée du courant anti-algérien

 

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S’exprimant sur CNews sur un sujet qui, à priori, n’a rien à voir avec l’Algérie, le casse du Louvre, la journaliste Elisabeth Lévy a débordé sur l’immigration et l’Algérie.

L’information de l’arrestation d’un suspect franco-algérien au moment où il s’apprêtait à s’envoler pour l’Algérie est suffisante pour présenter le cambriolage du célèbre musée français, le 19 octobre, comme une conséquence de la “submersion migratoire”. Levy est même allée trop loin en évoquant une “colonisation inversée”.  

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“Il y a en France une contre colonisation, c’est-à-dire un mouvement inverse à la colonisation avec un peuplement par d’anciens colonisés”, a-t-elle dit face à un Pascal Praud qui n’en demandait pas tant. 

Eric Zemmour y est évidemment allé droit au but. Pour lui, cette “invasion de la France”, c’est l’Algérie qui l’organise.

Le patron de Reconquête trahit les visées de cette nouvelle campagne. C’est, semble-t-il, la volonté d’apaisement prêtée au gouvernement français qui en est la cible.

 

Mensonges et contrevérités

 

Zemmour regrette déjà Bruno Retailleau avec lequel “on avait au moins des mots adaptés à la situation”. Plus direct, il se dit opposé au dialogue “avec des gens qui organisent l’invasion de notre pays”.

Sur BFMTV, la chaîne appartenant au patron de CMA-CGM Rodolphe Saadé, le chef extrémiste, maintes fois condamné pour provocation à la haine raciale, mais toujours sollicité par les médias d’extrême droite, a sorti une accusation farfelue jamais entendue jusque-là. Selon lui, ce sont les autorités algériennes qui affrètent “des bus pour des jeunes gens afin de les mettre dans des embarcations, qu’ils arrivent sur les côtes espagnoles avant d’aller en France”. 

 

De tels propos ne peuvent être que la résultante de la conjonction de deux facteurs : l’habituelle surenchère rhétorique de l’extrême-droite et sa panique à l’idée que tout redevienne normal avec l’Algérie. 

La virulence de la campagne renforce en tout cas le scepticisme. Elle pourrait être aussi le signe d’une faiblesse du gouvernement français actuel et d’un sentiment d’être plus que jamais proche du pouvoir chez une extrême-droite sûre d’elle-même.

L’ancien député pro-israélien Julien Dray, lui, a fait état, sans preuves ni sources, de nouvelles venant d’Algérie “ inquiétantes” concernant la santé de l’écrivain Boualem Sansal. “Alors, suggère-t-il, il faut renforcer nos prises de position et exiger du gouvernement une action réelle”.

 

Les autres têtes d’affiche du courant anti-algérien ne sont pas en reste. Bruno Retailleau, quelques jours après son départ du gouvernement, a réaffirmé sur LCI qu’il revendiquait “cette ligne de fermeté vis-à-vis de l’Algérie”, qu’il a accusée de se “servir de la France” et de proférer “une haine anti-française”.

Jordan Bardella a accusé Emmanuel Macron de se ”mettre à genoux” devant l’Algérie et Éric Ciotti a fustigé les propos apaisés du nouveau ministre de l’Intérieur Laurent Nunez.

Face à cette violente campagne, les mêmes voix de la raison se sont élevées. Le journaliste anti-colonialiste Jean-Michel Aphatie a réagi aux propos d’Edith Levy en rappelant sur X ce que fut la réalité de conquête coloniale. À Bruno Retailleau qui a déclaré un jour que “la colonisation, ce furent des mains tendues”, Aphatie a répliqué :  “Certes, mais dans les mains, il y avait des sabres – voir la statue de Lamoricière en Loire-Atlantique – des fusils et des revolvers.”

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