Amine Ait
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Une autre polémique cible les musulmans en France. La cause : un panneau publicitaire mis en place par la municipalité de Strasbourg, ou figure une femme voilée.
L’affiche n’a pourtant rien de politique. Intitulée « Strasbourg, la douceur de ville », elle entre dans le cadre d’une campagne promotionnelle à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, célébrée chaque année le 1er octobre.
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La mairie de Strasbourg, et à sa tête la maire écologiste, Jeanne Barseghian, a préparé des affiches de plusieurs seniors, et parmi eux Nacera, 66 ans, portant le voile et arborant un large sourire. Il n’en fallait pas plus cependant pour faire réagir certains sur les réseaux sociaux.
Une polémique lancée par la droite et amplifiée par les médias Bolloré
Sur son compte X, Alice Cordier, directrice du collectif féministe et identitaire Némésis estime que la sexagénaire sur l’affiche porte « un symbole d’oppression et d’inégalité », assurant qu’il ne fallait pas que la maire « de la honte » se permette de l’inclure à la campagne.
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Strasbourg, avec une maire de la honte qui affiche une femme portant un symbole d’oppression et d’inégalité.
Propre.
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Vivement que la maire en poste (EELV) parte. pic.twitter.com/M9YeNRNZYE
— Alice Cordier (@CordierAlice2) September 27, 2025
Emmanuelle Brisson, ancienne candidate du parti LR de Bruno Retailleau aux législatives, estime quant à elle que la ville de Strasbourg « tourne le dos à la laïcité » en optant pour « une femme voilée pour incarner la douceur ». « Honte à la ville de Strasbourg de financer cette propagande islamiste », a-t-elle conclut.
Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville qui tourne le dos à la laïcité.
Honte à la ville de Strasbourg de financer cette propagande islamiste. #Strasbourgistan pic.twitter.com/UHMmC1N9RT
— Emmanuelle Brisson (@EmmanuelleBris4) September 27, 2025
Le collectif CitadElles, regroupant plusieurs « militants féministes universalistes et laïques » a quant à lui dénoncé une « banalisation du port du voile », redoutant une « avancée des islamistes qui marquent leur territoire ».
Il s’agit de réactions émanant souvent des milieux de la droite et de l’extrême-droite qui ont été vite reprises par les médias Bolloré en France, notamment le Journal du dimanche et la chaîne CNews. La polémique a ensuite pris de l’ampleur.
Faut-il exclure les femmes voilées de l’espace public ?
En effet, même au sein de la gauche, on a commencé à condamner la démarche de la maire de Strasbourg. C’était notamment le cas de l’élue socialiste Pernelle Richardot qui trouve que l’affiche n’est pas loin du « prosélytisme », accusant la maire d’avoir opté pour « un calcul électoral des plus cynique ».
En réponse à cette vague de critiques, la majorité municipale, notamment par la voix de l’élue Nadia Zourgui, a rappelé que les femmes musulmanes, notamment maghrébines, arrivées en France dans les années 1960, ont rendu d’énormes services à la société française en travaillant dans les EHPAD, comme aide soignante, femmes de ménage, nounous, etc.
Contacté par le média alsacien DNA, le premier adjoint à la maire de Strasbourg, Syamak Agha Babaei, a tenu à assurer quant à lui qu’il n’y avait aucune validation politique des visages de la campagne promotionnelle, ajoutant que les personnes sur les affiches « sont investies dans la vie de la cité ».
« Faut-il qu’une Strasbourgeoise soit exclue de l’espace public parce qu’elle porte un voile », s’est-il étonné, dénonçant une volonté « d’invisibiliser ou d’exclure une partie de la société ».
