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France : un étudiant algérien violemment frappé par des policiers

France : un étudiant algérien violemment frappé par des policiers

Source : Adobe Stock

Venu en France pour poursuivre ses études, un jeune algérien a été confronté à un acharnement policier inouï, qui lui donne encore des cauchemars. C’est l’histoire d’Adil, 25 ans, salement amoché par des policiers à Paris. Une agression que rien ne justifie.

Adil a quitté l’Algérie en 2023, pour poursuivre ses études en France. Il est étudiant en Droit public. Le jeune homme pensait débarquer dans « un pays de droit, de liberté, d’égalité et de fraternité », mais en avril 2025, sa vision des choses a complètement changé.

L’affaire, révélée par ce jeudi 19 juin par média d’investigation français Street Press, remonte au 10 avril 2025. Vers 23h, Adil sort d’une soirée entre potes et tombe nez à nez avec des policiers en civil qui lui demandent ses papiers. Le jeune algérien réclame une preuve qu’il s’agit bel et bien de la police. L’un d’entre eux lui montre son arme.

Ils s’acharnent sur lui dès qu’ils découvrent qu’il est Algérien

Adil, paniqué, croit qu’il s’agit d’agresseurs. Il leur propose alors son téléphone, sa veste et 30 € qu’il avait en poche, les suppliant de lui laisser ses papiers. Mais au lieu de le rassurer, les policiers s’acharnent sur lui.

Les violences commencent quand les policiers découvrent dans le portefeuille d’Adil un permis de conduire algérien, rapporte Street Press. 

Le jeune étudiant a été vite penché en avant. Contre toute attente, il sent les mains des policiers se glisser dans son caleçon. Il s’agit, selon son avocate, d’une « agression sexuelle et d’une tentative de fouille intrusive et injustifiée ».

Sans même avoir le temps de contester, Adil se retrouve à terre, une joue contre le bitume et une autre sous le genou d’un policier. Le jeune homme ne respire plus, alors il mord la jambe du policier pour se libérer. « Ce n’est pas la police, aidez-moi ! », a-t-il crié. 

Des violences interminables

Un coup de taser à l’épaule l’a vite fait taire. Mais avant de se faire embarquer, il sent de nouveau des mains qui se glissent sur ses fesses. Adil était loin de croire que c’était la police qui lui faisait subir cela, alors il crie à l’aide.

Cette agression en plein rue a été filmée. Des témoins racontent qu’Adil a été tabassé par cinq policiers avant d’être ensuite traîné sur « au moins 70 mètres ». 

Le cou bloqué par une clé de bras, traîné, le jeune Algérien se retrouve dans la voiture de police. « Vous m’emmenez où ? », demande-t-il, sans savoir que son calvaire ne fait que commencer.

Dans la voiture, il a été tazerisé au torse plusieurs fois, on lui a aussi tordu la main, frappé au visage. Un des policiers a même tenté de l’humilier, en lui ordonnant de lui embrasser le pied, ce qu’Adil a refusé de faire. 

« J’avais peur d’être jeté dans la Seine », se remémore le jeune Algérien qui ne savait toujours pas qu’il était entre les mains de la police.

Le médecin confirme le récit du jeune algérien

Ce n’est qu’une fois au commissariat qu’il comprend ce qui lui arrive. Mais ce n’est pas pour autant qu’il a eu droit à un meilleur traitement. Il raconte avoir subi « des propos injurieux, humiliants et racistes, islamophobes, tels que : « T’es pas chez toi ici », « Tu n’auras pas de kebab » ».

Le jeune algérien a été placé en cellule « sans couverture » pendant 12 heures. A sa sortie, il a été conduit à l’Unité médico-judiciaire (UMJ), ou on lui a prescrit dix jours d’Incapacité totale de travail (ITT).

Le médecin relève plusieurs ecchymoses, érosions, tuméfactions, sur divers endroits du corps, notamment le visage, mais aussi les bras et les côtes. « L’examen physique et l’état psychique constatés s’avèrent compatibles avec les faits allégués », conclut le médecin.

Pour Adil, il s’agit d’un outil pour obtenir justice, mais, pour le moment, il demeure encore sous le choc. Le jeune algérien s’est même coupé les cheveux pour ne pas être reconnu par les policiers. Il est pris de panique dès qu’il voit des policiers, rapporte le média français.

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