Les actes islamophobes s’enchainent en France. À Villeurbanne, près de Lyon, un individu s’est introduit, à visage découvert, dans une mosquée et a incendié un exemplaire du Coran, avant de prendre la fuite.
L’incident s’est déroulé à 3 h 45, dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 juin, soit à une vingtaine de minutes de l’appel à la première prière, dans la mosquée Errahma de Villeurbanne, située rue Songieu, dans le quartier Gratte-Ciel.
« Un climat préoccupant et de plus en plus hostile envers les musulmans en France »
Selon le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), qui dénonce « un acte islamophobe d’une lâcheté révoltante », l’individu en question est entré dans la salle de prière de la mosquée, a saisi un livre du Coran et en a mis le feu.
Il a ensuite jeté l’ouvrage sacré au sol, à l’extérieur de la mosquée, avant de prendre la fuite. « Ce geste ignoble s’inscrit dans une série d’agressions haineuses qui témoignent d’un climat préoccupant et de plus en plus hostile envers les citoyens de confession musulmane en France », dénonce le CMR.
Selon le journal local Le Progrès, une plainte devait être déposée ce mardi 3 juin, d’autant que la mosquée dispose de caméras de surveillance qui ont filmé l’individu au moment de l’incident.
« Nous appelons les autorités compétentes à tout mettre en œuvre pour identifier l’auteur de cet acte et engager à son encontre des poursuites exemplaires », ajoute le Conseil des mosquées du Rhône dans son communiqué.
« Les musulmans sont dans l’inquiétude, on voit les choses empirer »
Cet acte islamophobe intervient « dans un contexte douloureux », marqué l’assassinat de deux musulmans : Aboubacar Cissé, tué de dizaines de coups de couteau alors qu’il priait à la mosquée de La Grand-Combe (Gard), le 25 avril, et d’un jeune ressortissant tunisien, le 2 juin, dans le Var.
Cité par le même journal, Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon et président du CMR, indique que « les musulmans sont dans l’inquiétude, on voit les choses empirer », après notamment les deux derniers meurtres et l’incident de la mosquée Errahma.
Pour lui, ce « Coran incendié doit inquiéter l’opinion publique, notamment nos responsables chargés de la sécurité des citoyens », soulignant que la personne qui ouvrait la mosquée de Villeurbanne était toute seule au moment des faits, la mettant en grand danger.
« La communauté musulmane craint de vivre les préludes de ce qu’il s’est passé dans les années 1930 pour la communauté juive… », ajoute encore Kamel Kabtane.
