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Un ministre proche de Macron (déjà) dans la tourmente

Alors que François Bayrou, ministre de la Justice, a débuté des consultations en vue de proposer une loi de moralisation de la vie publique avant les élections législatives de juin, les révélations du Canard Enchaîné de ce mercredi 24 mai s’apparentent à une première fausse note du nouveau gouvernement français.

Selon le journal satirique, Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, a réalisé un montage immobilier impliquant son épouse quand il dirigeait une mutuelle. Depuis 2011, l’entreprise les Mutuelles de Bretagne -dont l’actuel ministre fut directeur entre 1998 et 2012- loue à Brest des locaux (pour un centre de soins) à une société appartenant à la compagne de Richard Ferrand, Sandrine Doucen.

« Une pseudo-affaire » pour le ministre

Interrogé par BFM TV mercredi matin, le ministre, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, s’est défendu de tout favoritisme. « Ceci était connu de tous, c’est parce qu’il était le mieux placé et le moins cher qu’il a été choisi (…) ». Avant d’ironiser : « C’est une sorte de cadeau de bienvenue pour ma nomination au gouvernement où l’on essaye de faire d’un acte de gestion banal une pseudo-affaire ».

Si le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a reconnu ce matin au micro d’Europe 1 que « ça tombe mal, ça crée de la suspicion », il a indiqué en fin de matinée qu’il ne saurait être question d’une démission de Richard Ferrand. « On est face à un acte privé parfaitement légal », a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres. Dès mardi soir, Matignon s’était également empressé de désamorcer ces révélations via un communiqué, indiquant que l’honnêteté du ministre n’était pas mise en cause.

De son côté, le parquet national financier (PNF) -institution de la lutte contre la délinquance économique et financière créée fin 2013- a indiqué qu’il ne se saisira pas du dossier.

Le fils du ministre employé comme assistant parlementaire

En outre, l’hebdomadaire rapporte que Richard Ferrand, député du Finistère depuis 2012 a employé son fils, Émile Ferrand, alors âgé de 23 ans, comme collaborateur parlementaire entre janvier et mai 2014. Pendant cette période, le jeune homme a perçu une rémunération de « 6 796,51 euros nets, soit 1 699,13 euros par mois en moyenne », précise France info, qui a obtenu ces précisions par le cabinet du ministre.

Si -contrairement à d’autres pays- le fait d’employer un membre de sa famille pour des travaux parlementaires n’a rien d’illégal en France, ces révélations portent un coup symbolique à un nouveau gouvernement qui a promis l’exemplarité. Elles font évidemment écho à l’affaire d’emplois familiaux présumés fictifs impliquant François Fillon. Ou à Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur de François Hollande, qui a employé ses filles entre 2009 et 2016 à l’Assemblée nationale comme collaboratrices parlementaires… dès l’âge de 15 ans.

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