Lynda Hanna
2 minutes de lecture
2 minutes de lecture
Après avoir été la cible de tags racistes, la maison du parc de la Bergère (Seine-Saint-Denis), baptisée le 5 juillet dernier du nom de Djamila Amrane, militante algérienne, a été incendiée dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 août. C’est un nouvel acte hostile qui vise la mémoire algérienne.
À l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le département de Seine-Saint-Denis en Île-de-France a rendu hommage à la militante algérienne, d’origine française, Djamila Amrane, de son nom complet Danièle Djamila Amrane-Minne.
A lire aussi : Algérie : révélations glaçantes sur le drame du bus de Oued El Harrach
France : la maison baptisée Danièle Djamila Amrane-Minne incendiée
En guise d’hommage, la maison départementale du parc de la Bergère, sise à Bobigny, a été baptisée au nom de la militante, membre du Front national de libération (FLN), active pendant la guerre d’Algérie et qui était également écrivaine et professeure des universités.
Pour les auteurs de cette initiative, le président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, à leur tête, le nom de Djamila Amrane, d’origine française, est le symbole des liens entre les deux peuples algérien et français.
A lire aussi : Inscription à la vaccination anti-Covid : prenez rendez-vous en ligne
« Le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne reflète à lui seul les liens inextricables, les liens intimes, familiaux, entre le peuple algérien et le peuple français », a déclaré le responsable à l’occasion.
Sans surprise, cet hommage n’est pas passé auprès de l’extrême droite dans un contexte de grave crise entre l’Algérie et la France. « Le conseil départemental de Seine-Saint-Denis honore une poseuse de bombe du FLN », avait écrit le JDD, média de ce courant politique et de la sphère Bolloré.
A lire aussi : Algérie : publication inédite des photos de trafiquants de drogue
Le feu a pris exactement sous le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne
Plus grave encore. Depuis qu’elle a été baptisée au nom de Danièle Djamila Amrane-Minne, la maison a été la cible de dégradations par des tags racistes à deux reprises (le 19 juillet et la semaine d’après). Durant la nuit du lundi au mardi, les détracteurs de l’initiative sont passés à l’acte. Une partie de la maison départementale du parc de la Bergère a en effet été incendiée et ravagée par les flammes, rapportent des médias français, dont le journal Libération, qui parle « d’un incendie volontaire ».
Selon des photos de l’incendie, consultées par le même média, le feu a pris exactement sous le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne apposé sur le fronton et qui était déjà tagué à la peinture noire. Les flammes ont ravagé une partie de la terrasse en bois du bâtiment. L’une des vitres de la devanture a également explosé sous l’effet de la chaleur.
À leur arrivée sur les lieux, les pompiers ont vite maîtrisé l’incendie. Des services du département de Seine-Saint-Denis et des forces de l’ordre ont par la suite rejoint l’endroit. Une plainte a été déposée.
