Le professeur Ryad Mahyaoui, membre du comité scientifique en charge du suivi de la pandémie de la maladie à coronavirus Covid-19, s’est montré rassurant sur l’utilisation du vaccin AstraZeneca dans la campagne de vaccination contre l’épidémie de coronavirus en Algérie.

« Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de problèmes. On n’a eu aucun cas de thrombose veineuse », a indiqué le professeur Mahyaoui dans un entretien accordé à TSA ce dimanche 14 mars.

« On suit l’actualité de très près. Il y a des pays qui l’ont arrêté, mais il y a des pays qui continuent à utiliser l’AstraZeneca, qui le recommandent toujours de façon forte », soutient-il, citant des exemples de « pays en Scandinavie » et de « pays africains ».

« Il n’y a pas la preuve de lien, de causalité des effets secondaires du vaccin sur la thrombose veineuse. Ils ne l’ont pas prouvé réellement avec le vaccin. Les études sont en cours. On reste vigilant bien entendu. On suit ça de très près, mais pour le moment il n’y pas eu d’indication ou de retrait », fait savoir le professeur Ryad Mehyaoui, rappelant que l’AstraZeneca est l’un des deux seuls vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Il faut rappeler que les deux seuls vaccins homologués par l’OMS sont ceux de Pfizer/BioNTech et AstraZeneca. Même l’OMS a déclaré que c’est possible que ça ne pourrait pas être en rapport avec le vaccin, mais affaire à suivre. Restons vigilants », tranche le professeur, estimant en outre que « le bénéfice/risque du vaccin penche vers le bénéfice pour enrayer cette pandémie du Covid-19 ».

Hier le Pr Mostefa Khiati a plaidé pour la suspension de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca.

Le professeur Riyad Mayhaoui a également évoqué la stratégie que prévoit d’adopter le gouvernement dans sa lutte contre la pandémie de la maladie à coronavirus, vis-à-vis du mois de Ramadan qui approche.

Hausse des cas de Covid dans le sud : les explications du Pr Mahyaoui

« Au conseil scientifique, nous avons déjà étudié ce dossier et donné toutes les consignes concernant le protocole sanitaire qui ne s’éloigne pas beaucoup du protocole sanitaire des prières tel qu’il est actuellement pratiqué dans les mosquées », indique le professeur au sujet de l’autorisation éventuelle des prières des tarawih (prières surérogatoires). « On n’a pas eu d’objections à ce que la prière des tarawih se tienne », fait-il savoir en outre.

Le professeur Mahyaoui a évoqué par ailleurs la flambée des cas de contamination à la maladie à Covid-19 dans le sud du pays ces derniers jours. « Il y a eu un frémissement il y a deux ou trois semaines. On a vu que les courbes augmentent légèrement. Je pense que même les mesures barrières ne sont pas très bien appliquées. Il faut rester très vigilant, suivre de près cette région et éventuellement agir rapidement », souligne le professeur, qui lie cette hausse avec le tourisme saharien.

« C’est possible. On sait très bien que là où il y a des voyages et regroupements, on a compris que c’était ça la source d’une augmentation de la contamination. Faisons très attention, contrôlons tout ça et regardons de très près ce qui se passe dans les régions où ça augmente », préconise le professeur Mahyaoui.

Pour la réouverture des frontières qui sont fermées depuis une année, le Pr Mahyaoui affirme que la question « n’est pas à l’ordre du jour », en raison de la propagation des variants du Covid dans le monde.