Économie

Gaz algérien : les prévisions optimistes des Etats-Unis

La production algérienne de gaz se porte bien, comme le démontrent les chiffres de l’EIA, agence gouvernementale américaine de l’information énergétique.

Malgré la hausse de la demande interne, les investissements et mises à niveau effectuées devraient permettre à l’Algérie d’exporter davantage de gaz, analyse en substance cet organisme américain.

Dans ses dernières statistiques, l’EIA relève que la production de l’Algérie en gaz en 2021 n’a jamais été aussi élevée depuis le début de l’élaboration de telles données, en 1980.

Les champs de gaz algériens avaient produit 9,9 milliards de pieds cubes (environ 280 millions de mètres cubes) par jour pendant l’année 2021, soit avant la hausse de la demande européenne et l’augmentation des flux vers certains pays. Sur dix ans, la production algérienne a augmenté de 23,4% (8 milliards de pieds cubes par jour en 2011).

La production de l’Algérie et ses exportations devraient encore augmenter suite aux nombreux contrats signés en 2022 avec des firmes internationales destinés à renforcer les capacités d’extraction et de transport, notamment vers l’Europe.

Depuis le début du déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, l’Europe s’est tournée vers les marchés du Sud, notamment l’Algérie pour réduire les importations d’hydrocarbures russes.

L’augmentation des flux vers l’Italie est déjà effective grâce à l’exploitation des capacités inutilisées du gazoduc Enrico Mattei qui relie les deux pays.

En février 2022, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait annoncé des investissements de 40 milliards de dollars sur 4 ans pour développer les capacités de production et d’exportation des hydrocarbures.

En juin, il a fait part de l’ambition de l’Algérie de doubler à court terme les quantités exportées de gaz, estimées alors à la moitié des 100 milliards de m3 produits chaque année.

Le souci de l’Algérie c’est l’augmentation de sa consommation interne qui absorbe 50% de sa production, à cause des besoins croissants de la consommation des ménages et de l’industrie.

D’ailleurs, l’EIA relativise les chiffres de l’année 2021 en rappelant qu’il y a dix ans, la proportion des quantités exportées était plus élevée. Environ 60% de la production algérienne de gaz en 2011 était destinés à l’exportation, indique l’agence américaine qui ne précise pas cette proportion pour l’année 2021.

Outre la hausse de la demande interne, le secteur des hydrocarbures en Algérie a souffert pendant longtemps du manque d’investissements, ce qui a influé sur l’évolution de la production de gaz et de pétrole. 

Gaz : la demande interne de l’Algérie augmente…

Néanmoins les choses commencent à s’améliorer depuis quelques années. Dans son bilan de l’année 2022, Sonatrach a fait état de l’augmentation de sa production de gaz et de pétrole à 189,6 millions de tonnes équivalent pétrole (contre 185,2 millions TEP en 2021), soit une hausse de 2%. Les exportations du géant gazier algérien ont rapporté 60 milliards de dollars en 2022, selon le même bilan.

Malgré donc la hausse de la demande interne, l’EIA s’attend à une hausse des capacités d’exportation de gaz naturel par l’Algérie grâce aux récentes mises à niveau des infrastructures d’exportation. Des mises à niveau « donnent à l’Algérie la possibilité d’exporter davantage de son gaz naturel », écrit l’agence américaine sur son site internet.

Rappelant que les réserves prouvées de l’Algérie sont estimées à 159 000 milliards de pieds cubes (environ 4500 milliards de mètres cubes), l’EIA souligne certaines des capacités d’exportation du pays, par gazoducs et méthaniers (GNL).

L’Algérie dispose de trois gazoducs transcontinentaux qui la relient au sud de l’Europe (GME et Medgaz vers l’Espagne et Transmed vers l’Italie). Tandis que le GME qui passe par le Maroc a été fermé en 2021, le Medgaz a vu sa capacité augmentée la même année de 283 à 378 milliards de pieds cubes. Le projet d’un deuxième gazoduc vers l’Italie (Galsi) est également relancé en 2022.

L’EIA signale aussi les capacités non négligeables de l’Algérie dans la production et l’exportation de GNL (quatre terminaux) et les travaux d’extension et de modernisations envisagés au terminal de Skikda.

En 2021, la Turquie était la première destination du GNL algérien avec 38% des exportations du pays. 

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