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Grève des magistrats : l’escalade

Grève des magistrats : l’escalade

Le ministère de la Justice hausse le ton dans le bras de fer qui l’oppose aux magistrats, en grève depuis dimanche 27 octobre.

Dans une note interne signée ce lundi par le secrétaire général, le ministère s’adresse d’un ton ferme aux présidents de cours et procureurs généraux auxquels il est demandé de « procéder à l’exécution effective du mouvement annuel décidé par le Conseil supérieur de la magistrature », précisant qu’une « extrême importance » est attachée à l’exécution de l’instruction.

« J’ai été informé que certains présidents et procureurs généraux près les cours de justice ont affiché une indifférence devant tout ce que vivent les juridictions comme protestations de messieurs les magistrats pour exprimer leur désapprobation du mouvement annuel des magistrats décidé par le Conseil supérieur de la magistrature le 24 octobre 2019, laissant le champ à certains d’entre eux d’agir d’une manière non professionnelle et avec des méthodes qui entravent l’action judiciaire et le service public, allant jusqu’à menacer ceux parmi leurs collègues qui ont refusé de se joindre à ce mouvement illégal », est-il écrit dans la note.

Cette fermeté du ministère intervient alors que le président du syndicat SNM a affirmé ce matin, dans un entretien avec TSA Arabi, que la grève se poursuivra jusqu’à la satisfaction des revendications des magistrats. Selon le SNM, le taux de suivi de la grève a atteint 98% ce lundi, soit une hausse de deux points par rapport à hier.

Le Club des magistrats répond au SG du ministère

Sans tarder, le Club des magistrats a répondu au secrétaire général du ministère de la Justice, en qualifiant sa note d' »illégale ». « C’est un dépassement flagrant de ses prérogatives qui sont définies par le décret exécutif relatif à l’organisation de l’administration centrale du ministère de la Justice », a déclaré le Club des magistrats à TSA.

Pour le CM, la note du SG constitue « une incitation et une menace claire contre les présidents de cours et les procureurs généraux pour réprimer les magistrats et pratiquer la politique de terreur contre eux, sous peine de perdre leurs postes ».

M. Marzoug demande « aux présidents de cours et aux procureurs généraux de ne pas se soumettre à ces instructions et notes improvisées et illégales, et de prendre leurs responsables dans le cas contraire ».

« L’ère de la peur et de la soumission est révolue d’une façon irréversible », assure M. Merzoug, qui salue la position de certains membres du Conseil supérieur de la magistrature qui ont affronté les pressions qu’ils subissent d’une façon permanente ».

Le CM affirme qu’il « n’y a aucune pression contre les magistrats non grévistes » et que le taux de participation à la grève de 98% est « la meilleure réponse contre ces rhétoriques et le populisme médiatique dépassés ».

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