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Grève des médecins résidents : le dégel ?

Grève des médecins résidents : le dégel ?

Les médecins, pharmaciens et dentistes résidents en grève depuis près de quatre mois ont repris les négociations avec la commission intersectorielle hier lundi 26 février.

Cette reprise des discussions à l’initiative du ministère de la Santé est perçue comme un infléchissement de la position du gouvernement ayant auparavant conditionné le retour à la table des négociations par le gel de la grève. Or, les médecins résidents sont toujours en grève.

La rencontre a permis de renouer le dialogue et d’établir un planning pour les prochaines rencontres de négociations, selon nos sources, en plus d’avoir permis aux membres de la commission de faire de nouvelles propositions aux résidents.

La commission a confirmé les propositions faites lors des dernières réunions, comme la prime d’installation proposée par le Premier ministre et dont le montant ne serait pas de 20.000 dinars comme annoncé précédemment mais supérieur à ce chiffre et sera fixé ultérieurement.

D’autres revendications des résidents ont été discutées, la garantie de n’affecter un résident vers une ville qu’après lui avoir assuré un logement décent et équipé a été confirmée par la commission, en plus de l’instauration du droit de regroupement familial pour les couples de médecins.

Quant aux couples ne comportant qu’un seul médecin, le spécialiste affecté dans une région lointaine du lieu de résidence de son conjoint aura le droit de faire un recours auprès d’une commission spécialisée qui devra donner une réponse définitive dans un délai ne dépassant pas les deux mois.

Pour ce qui est des revendications concernant l’amélioration de la formation des résidents, il a été convenu de discuter ce point avec les professeurs en charge des Comités pédagogiques nationaux et régionaux en sciences médicales (CPRS et CPNS).

La commission a campé sur sa position quant au refus de « l’abrogation du caractère obligatoire du service civil » qui équivaudrait à une suppression pure et simple de celui-ci.

Mais elle a renouvelé sa proposition de supprimer le service civil pour 20 spécialités encore concernées jusqu’à l’année passée. Et afin de garantir des postes d’emploi aux nouveaux médecins de ces spécialités, la commission a proposé un contrat aux résidents qui souhaitent exercer dans le public.

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Ce contrat, accompagné d’une fiche de vœux, sera signé par le résident pendant l’avant-dernière année de formation et, en contrepartie, le ministère de la Santé s’engagera à lui assurer un poste budgétaire dans une structure hospitalière.

Cette mesure pourrait être élargie aux autres spécialités non-concernées par le service civil, sur proposition des représentants des résidents.

La durée du service civil pour toutes les spécialités et toutes les zones pourrait être raccourcie mais aucune proposition concrète n’a été faite par la commission même si celle-ci s’est, selon nos sources, montrée plus ouverte et plus réceptive sur cette question.

Quant à la demande des résidents d’être exemptés du service national après l’âge de 30 ans, comme le sont les autres citoyens algériens, la commission a répondu de la même façon que lors des réunions précédentes : « cette question ne relève pas de nos prérogatives ».

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Pour rappel, la commission intersectorielle est composée des représentants de plusieurs ministères et directions mais le ministère de la Défense en est absent.

Même si cette rencontre n’a pas débouché sur des avancées spectaculaires, elle peut être considérée comme une première étape vers la résolution du conflit avec des propositions concrètes formulées de part et d’autre, et plus d’ouverture et de réceptivité de la part de la commission intersectorielle.

En attendant, les résidents maintiennent la pression et marcheront ce mercredi 28 février à Constantine alors qu’à Oran l’année blanche a été votée, lundi, par la majorité des résidents.

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