Israël perd ses nerfs et accentue son isolement diplomatique à l’international. En visite vendredi au passage de Rafah, les deux premiers ministres belge, Alexander De Croo, et espagnol, Pedro Sanchez, ont provoqué la colère de l’État hébreu.
Lors d’une conférence de presse conjointe au passage de Rafah, ils ont dénoncé la « destruction de Gaza » et appelé Israël à reconnaître l’État palestinien, selon Al Jazeera.
« Tuer sans distinction des civils innocents (à Gaza), dont des milliers d’enfants, est totalement inacceptable », a déclaré Pedro Sanchez, qui a appelé à un cessez-le-feu permanent pour mettre fin à cette « situation catastrophique ». Les deux Premiers ministres étaient la veille en Israël où ils ont rencontré leur homologue israélien Benyamin Netanyahou.
Spain’s Prime Minister, Pedro Sánchez, announced his government’s decision to recognize the State of Palestine.
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— sarah (@sahouraxo) November 18, 2023
Les déclarations de Pedro Sanchez et De Croo ont enragé Israël qui a durement riposté, en accusant les deux Premiers ministres belge et espagnol de « soutenir le terrorisme ». du jamais vu.
Pour montrer sa colère, le ministre des Affaires étrangères israélien a ordonné la convocation des ambassadeurs de l’Espagne et de la Belgique pour une « réprimande sévère ». Les deux pays de l’Union européenne ont répondu par la réciproque en annonçant la convocation des ambassadeurs d’Israël à Bruxelles et Madrid.
Guerre contre Gaza : Israël s’en prend à l’Espagne et à la Belgique
C’est la première depuis le début de la guerre contre Gaza qu’Israël s’en prend aussi violemment à deux pays membres de l’Union européenne qui a apporté, pourtant, son soutien au droit de l’État hébreu de se défendre, après les attaques du Hamas samedi 7 octobre.
Mais ce soutien s’est effrité au fil du temps à cause du bilan humain élevé de la riposte israélienne : en 50 jours, l’armée de Tel-Aviv a bombardé sans distinction l’enclave palestinienne, déjà soumise à un blocus inhumain depuis des décennies, tuant plus de 15.000 Palestiniens dont plus de 6.000 enfants et plus 4.000 femmes.
Après cinquante jours de bombardements intensifs sur Gaza, l’État hébreu a conclu une trêve avec le Hamas qui est entrée en vigueur vendredi 24 novembre. L’armée israélienne a promis un déluge de feu comparable à celui qui s’est abattu sur l’enclave palestinienne, après la fin de cette pause humanitaire et militaire qui a permis la libération de 50 prisonniers israéliens et de 150 prisonniers palestiniens dont de nombreux enfants.