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Hadj Ghermoul, l’un des premiers à avoir dénoncé le 5e mandat, est toujours en détention

Hadj Ghermoul, l’un des premiers à avoir dénoncé le 5e mandat, est toujours en détention

Hadj Ghermoul, 37 ans, est parmi les premiers militants à avoir exprimé publiquement un refus du 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika.

Le 26 janvier 2019, il diffuse une photo sur laquelle on le voit en train d’exhiber, avec le blogueur Kada Rezouane, une pancarte : « Non au cinquième mandat ».

Cette photo a été prise au marché de fruits et légumes de Tizi, à 8 km de Mascara. Dans la soirée du 27 janvier 2019, il est arrêté par les policiers. Deux jours plus tard, il est placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Mascara.

La sûreté de la wilaya de Mascara annonce que l’arrestation nocturne de Hadj Ghermoul s’est faite à Tizi, officiellement pour un motif non-politique. « L’attention des policiers a été attirée par un individu causant un tapage (vers 22h30). Une fois approché, il s’est avéré que le jeune se trouvait dans un état d’ébriété avancé. Il a proféré des propos vulgaires à l’encontre des éléments de la police qui l’ont arrêté avant de le présenter devant la justice qui a ordonné son placement en détention », a expliqué la sûreté de wilaya de Mascara dans un communiqué.

Cette version des faits est contestée par la famille. Le père de Hadj Ghermoul accusé la police d’avoir intimidé son fils pour le pousser à réagir.

Six mois de prison et une forte amende

Le tribunal de Mascara condamne, le 7 février 2019, Hadj Ghermoul à six mois d’emprisonnement et à une amende de 300.000 dinars pour « outrage à corps constitué » et « délit d’ivresse publique ».

Après l’appel introduit par la défense, la Cour de Mascara confirme le jugement le 13 mars, deux semaines après le début du mouvement de contestation populaire dans le pays. La Cour maintient la période de mise en détention et réduit l’amende de 100.000 dinars.

Le prisonnier alerte ses proches d’une décision de transfert vers le centre de détention de Reggane, localité située au sud d’Adrar, dans le désert du Tanezrouft, qui ressemble à une mesure disciplinaire.

La population de la ville se solidarise avec Hadj Ghermoul et organise une marche de protestation et un sit-in devant la Cour de Mascara le 1 avril 2019. Des militants des droits humains et des blogueurs sont venus d’autres wilayas comme Sidi Bel Abbes, Oran et Ouargla pour soutenir le détenu.

Certains considèrent sa mise en détention comme un acte politique. Dans les marches du vendredi son portrait est désormais exhibé par les manifestants. Le hirak le considère comme un détenu d’opinion et réclame sa libération.

Hadj Ghermoul est père de deux enfants, Slimane et Zakaria. Il est, aux côtés de Tahar Belabès, parmi les premiers adhérents de la Coordination nationale de défense des droits de chômeurs (CNDDC) et militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).

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