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Harcèlement sexuel des femmes en Algérie : un député brise le silence

Un député tire la sonnette d’alarme sur l’ampleur prise par le harcèlement sexuel des femmes en milieu professionnel en Algérie.

Harcèlement sexuel des femmes en Algérie : un député brise le silence
Hammad Lilia
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Face à un phénomène silencieux, entouré de tabous, mais dont l’ampleur reste à quantifier, un député tire la sonnette d’alarme : le harcèlement sexuel des femmes au travail en Algérie.

Le député Djedou Rabah a adressé il y a quelques jours une question écrite à la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, concernant la persistance, selon lui, du harcèlement sexuel sur les lieux de travail en Algérie, un phénomène qu’il qualifie de « préoccupant » et de « destructeur pour la dignité des femmes travailleuses ».

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Algérie : les femmes harcelées sexuellement devant un « choix cruel »

 

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Dans ce courrier publié sur son compte Facebook, le parlementaire alerte sur l’ampleur d’un phénomène qui, d’après lui, touche aussi bien le secteur public que privé. « Il s’agit d’un fléau qui porte gravement atteinte à l’intégrité morale des femmes et menace leur dignité, les plaçant souvent devant un choix cruel : se soumettre ou quitter leur poste », peut-on lire dans cette correspondance officielle.

Phénomène endémique, mais loin d’être circonscrit à l’Algérie, le harcèlement comprend des actes consentis ou non, des commentaires déplacés, des pressions psychologiques ou des propositions indécentes faites aux femmes dans le milieu professionnel, parfois sous forme de promesses (mariage, promotion) ou de menaces de licenciement.

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En raison de certaines pesanteurs sociales, comme la peur de dénoncer, ou encore la dépendance économique, nombre de victimes se réfugient dans le silence. Mais les implications de cette situation sont nombreuses : stress, baisse de rendement, absentéisme, voire des démissions forcées.

Et peu d’études ont été réalisées jusqu’ici sur le phénomène. Selon une étude datant de 2014 réalisée par la défunte CNCPPDH (Commission nationale consultative de promotion et de proection des droits de l’homme) en collaboration avec la fondation Forem du Pr Mostefa Khiati, plus des trois quarts des travailleuses algériennes subissent des harcèlements au travail. Le député de Médéa évoque des pratiques de harcèlement qui, en l’absence de mécanismes efficaces de signalement ou de protection, laissent les femmes sans recours, et parfois même sanctionnées pour avoir osé refuser des avances. « Les cas d’abus se soldent fréquemment par des sanctions disciplinaires contre les victimes, faute de preuves tangibles ou par peur du scandale », souligne-t-il.

 

Un député appelle à une « intervention urgente »

 

Pour Djedou Rabah, cette situation affecte non seulement la santé mentale et sociale des travailleuses, mais se répercute aussi sur la « stabilité psychologique et sociale des femmes travailleuses, compromettant leur équilibre personnel et familial, ce qui constitue une violation flagrante des principes de justice, d’égalité et des droits de l’homme consacrés par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par notre pays ». 

« Il ne nous est pas possible de rester silencieux face à ce phénomène, que ce soit directement ou indirectement, et il nécessite une intervention urgente », conclut-il. Reste à savoir quelle sera la réponse du Gouvernement et à quels mécanismes devra-t-il recourir, sachant que les sanctions contenues dans le code pénal n’ont pas réussi à endiguer le phénomène.

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