Économie

Hausse des prix alimentaires : la parade des Algériens

Difficile de remplir son couffin par les temps qui courent sans y laisser des plumes. Ces dernières semaines, une hausse des prix sans précédent a touché de nombreux produits alimentaires en Algérie.

Pour faire face à cette flambée qui rend de nombreux produits hors de portée des ménages aux revenus modestes, les Algériens ont trouvé la parade : ne pas acheter au kilo.

Dans les marchés de la capitale, les prix des fruits, légumes et viandes ont accusé une forte progression. La hausse des prix n’épargne presque aucun produit.

Hausse des prix : la parade des Algériens

En tête de gondole, l’oignon. Ce légume, indispensable à toutes les préparations culinaires, fait pleurer les ménagères en affichant… 200 da le kilo. Du jamais vu !

L’inflation a impacté tous les étals. Même les produits frais dit ‘de saison’ ne sont pas épargnés par cette déferlante : fèves,  petits pois, courgettes, carottes, agrumes ont vu leurs prix prendre l’ascenseur.

De mémoire de consommateurs, c’est la hausse des prix la plus spectaculaire de la mercuriale de ces dix dernières années en Algérie ! Les consommateurs algériens ne savent plus à quel saint se vouer ! Certains ont adopté une stratégie. Désormais, ils n’achètent plus par kilo mais par unité.

Ainsi, en faisant un tour dans les marchés d’Alger-centre, nous avons pu observer cette nouvelle tendance : les clients achètent un oignon, deux courgettes, deux carottes, une poignée de petits pois et c’est tout. « Je vais assurer le repas de ce midi, et demain il fera jour », nous confie une dame choquée par les prix affichés.

L’oignon n’en fait qu’à sa tête !

La plus forte progression revient à l’oignon. Enrobé dans son linceul violacé, il nargue les consommateurs affichant le prix insolent de 200 da le kilo, contre  70 da, il y a à peine quelques jours. L’oignon frais, à feuilles vertes a également connu une poussée de fièvre passant de 40 da à 85 dinars algériens.

Autre palme d’or dans cette course folle à l’inflation, celle de l’haricot vert. Au marché Réda Houhou dans le centre d’Alger, il s’affiche à 650 dinars le kilo.  Si, si…vous avez bien lu ! 650 dinars. ‘Loubia mange-tout’, comme on l’appelle chez nous, a vu son prix augmenter au fil des semaines, passant de 450 dinars à 650 dinars.

Habituellement à cette période de l’année, les petits pois sont assez bon marché. Mais ce printemps 2023, il faut oublier les jardinières, macédoines et autres mesfouf’.

Après s’être laissé approcher autour de 200 dinars le kilo, voilà que ce légumes vert, légèrement sucré, prend la grosse tête, accusant 100 dinars de plus, pour atteindre 300 dinars.

Les amateurs de ‘makfoul’, couscous aux petits légumes printaniers, se résignent à n’en acheter qu’une petite poignée qui leur revient entre 80 et 100 da. La fève, cousine germaine du petit pois, joue également dans la cour des grands : 140 dinars le kilo, contre 80 dinars il y a à peine quelques jours.

La chorba sera sans tomate ce ramadan

Dame tomate a aussi fait une toquade. Il y a quelques temps, elle se vendait entre 80 et 100 da le kilo, avant de porter le coup de grâce aux consommateurs en affichant 180 dinars, avant de revenir à 150 dinars le kilo ! Ça reste tout de même cher.

D’autres augmentations sont constatées dans les marchés de fruits et légumes d’Alger. La laitue est à 200 dinars le kilo (contre 160 dinars algériens il y a quelques jours), le fenouil coûte 120 dinars (au lieu de 90 dinars), les aubergines s’affichent à 160 da (au lieu de 100 dinars), les poivrons à 170 dinars algériens (contre 130 dinars précédemment)…

Au rayon légumes secs, c’est la bérézina. L’inflation est visible au premier coup d’œil.  Lentilles (320 dinars le kilo contre 280 dinars), haricots blancs (300 dinars contre 270), pois-chiches (400 dinars contre 280 da), riz basmati (340 dinars contre 270).

Trop chers les agrumes !

Les fruits sont intouchables. Cet hiver, la mandarine n’a pas voulu lâcher prise. Vendue entre 300 et 350 dinars algériens et même plus sur certains marchés, elle a continué à faire sa capricieuse et a fini par attraper la grosse tête.

Ces derniers jours, elle caracole entre 450 et 550 dinars le kilo. Idem pour le prix de la banane qui culmine à 500 dinars algériens le kilo et celui de la pomme qui ne descend pas au-dessous de 550 dinars. Cette pomme locale atteint parfois la somme de 1.000 dinars algériens le kilo !

La grande surprise, ce sont les prix des agrumes, qui en pleine saison, ne baissent pas la garde. Les oranges Thomson sont vendues entre 250 et 350 dinars le kilo. Même les ‘sanguines’, réputées pour leur jus, pourvoyeurs de vitamine C, s’affichent à 200 dinars le kilo. Les fraises sont également chères : entre 250 et 300 da la barquette.

A noter que le prix des cacahuètes a également augmenté du jour au lendemain passant de 380 dinars le kilo à 600 dinars algériens. Les œufs connaissent aussi une hausse depuis quelques mois déjà : 20 da pièce.

Viandes blanches, viandes rouges, c’est kif kif !

Mettre un morceau de viande dans son assiette est une gageure par ces temps d’inflation galopante. Viandes blanches, viandes rouges, c’est kif kif ! La sardine se vend entre 1000 et 1200 dinars le kilo (contre 800 dinars algériens récemment).

Le poulet s’affiche autour de 550 dinars le kilo (contre 400 dinars) et les viandes rouges caracolent à partir de 2000 dinars algériens le kilo, leurs prix ayant bondi il y a quelques mois déjà.

A l’approche du mois sacré du ramadan, une seule question revient sur toutes les lèvres : avec ces prix qui ne cessent de flamber et qui continueront sûrement leurs courbes ascendante, à combien reviendra le repas du f’tour ?

L’inquiétude des consommateurs est palpable à mesure que la date fatidique approche. Les prix connaîtront-ils un repli ? Qui vivra verra !

SUR LE MEME SUJET : 

Économie : ce que dit la dernière note de la Banque d’Algérie

Les plus lus