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Hocine Aït Ahmed, 4 ans déjà

Hocine Aït Ahmed, 4 ans déjà

Il y a quatre ans, le 23 décembre 2015, décédait Hocine Aït Ahmed, chef historique de la révolution et fondateur du FFS. Il tirait sa révérence à 89 ans, après 70 ans de lutte et de combat sans relâche ni concession, d’abord pour la libération du pays puis pour sa démocratisation.

Hocine Aït Ahmed restera comme le symbole de la persévérance dans le combat et de la foi inébranlable dans la justesse de sa cause. « Un jour, la parole reviendra au peuple. Même si la nuit semble longue, le jour et le soleil finiront par se lever », disait-il en 2004, alors que la chape de plomb des années Bouteflika recouvrait le pays.

Ces paroles, il les a prononcées après 60 ans de lutte, contre le colonialisme, puis contre le pouvoir algérien. L’espoir ne l’a jamais quitté. Avec son départ, c’était aussi le dernier des neuf historiques qui avaient déclenché la guerre de Libération nationale qui s’en allait. Une page venait de se refermer.

Ait Ahmed a présidé, a seulement 21 ans, l’Organisation spéciale (OS), premier noyau de la future ALN. Désigné dans la délégation extérieure du FLN, il a notamment représenté l’Algérie en lutte à New York, puis participé au Congrès de Bandung, en Indonésie, en 1955. Arrêté avec quatre autres chefs du FLN suite au détournement de l’avion qui les transportait du Maroc en Tunisie, fin 1955, il passera le reste de la guerre en prison. Libéré à l’indépendance, il est élu député dans la première assemblée constituante.

La mise à l’écart de celle-ci dans la rédaction de la constitution et les dérives autres dérives totalitaires du pouvoir de Benbella l’ont poussé à recourir de nouveau à la lutte armée. Avec d’autres anciens maquisards, il crée le FFS en 1963. Arrêtés en 1964, il a pu s’évader de la prison d’el Harrach en 1966. Après plus de vingt ans d’exil en Suisse, il rentre au pays en 1989, à la faveur de l’ouverture démocratique.

L’homme avait pris de l’âge, mais son intransigeance sur le respect des libertés et des règles démocratique était intacte. En 1991, il refuse l’annulation des élections remportées par les islamistes du FIS et commence alors pour lui un autre long bras de fer avec le pouvoir. En 1999, il se présente à l’élection présidentielle mais se retire avec les autres candidats la veille du scrutin après avoir constaté un parti pris flagrant de l’administration en faveur de Abdelaziz Bouteflika. Pendant quinze ans, il s’opposera à ce dernier comme il l’avait fait avec les précédents.

À peine trois ans après son décès, la jeunesse algérienne est sortie dans la rue pour empêcher le même Bouteflika de briguer un cinquième mandat à la tête du pays et réclamer un changement radical du système politique, dans la continuité du combat des aînés, dont Hocine Ait Ahmed. Le symbole de cette lutte trans-générationnelle porte un nom, Lakhdar Bouregaâ, emprisonné à 87 ans pour ses positions en faveur du hirak des jeunes, après avoir pris part à la guerre de Libération et à la création du FFS.

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