IATF 2025 en Algérie : plaidoyer historique de Tebboune pour l’Afrique
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IATF 2025 : le plaidoyer historique de Tebboune pour l’Afrique

Le président Tebboune a fait un plaidoyer historique pour l’Afrique ce jeudi 4 septembre à l’ouverture de l’IATF 2025 en Algérie.

IATF 2025 : le plaidoyer historique de Tebboune pour l’Afrique
Le plaidoyer historique du président algérien Abdelmadjid Tebboune pour l’Affrique à l’IATF | Source : présidence de la République
Makhlouf Mehenni
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Le continent africain ne doit pas être une nouvelle fois la principale victime de la reconfiguration qui s’annonce de l’ordre mondial, a plaidé le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans son allocution inaugurale de la 4e édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025), ce jeudi 4 septembre au Centre international des conférences (CIC) d’Alger.

Abdemadjid Tebboune a prononcé un discours historique d’une vingtaine de minutes devant des centaines de participants et d’invités, dont plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement du continent, parmi lesquels les présidents tunisien, mauritanien, libyen et tchadien. 

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« Le chemin est encore long »

 

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“Notre préoccupation aujourd’hui est économique par excellence, c’est une préoccupation décisive qui nous interpelle tous pour se poser une question fondamentale : où en est l’Afrique aujourd’hui dans l’économie mondiale ?”, a lancé le président Tebboune d’emblée.

La place du continent n’est, hélas, pas reluisante, en dépit des importantes avancées réalisées ces deux dernières décennies, dont la création de la zone de libre-échange (ZLECAF), l’adhésion commerciale de l’Union africaine au G20 et l’établissement de relations avec les grandes puissances et organisations économiques mondiales. 

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“Le chemin est encore long” devant le continent africain pour “réparer les injustices historiques”, qu’il a subies, a-t-il dit. 

Chiffres à l’appui, le président Tebboune a dénoncé la marginalisation de l’Afrique dans la décision économique mondiale avec, par exemple, seulement 6,5% de droit de vote au Fonds monétaire International (FMI) et 11% à la Banque mondiale (BM).

Aussi, la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas 3%, ce qui est dérisoire quand on sait que le continent recèle 30% des ressources naturelles de la planète et constitue un marché de consommation prometteur. L’Afrique n’est pas mieux lotie concernant les investissements étrangers, avec seulement 94 milliards de dollars, soit 6% du total des flux. 

Abdelmadjid Tebboune a aussi souligné que le commerce intra-africain ne représente que 15% de l’ensemble du commerce du continent, alors que 60% du commerce de l’Europe est intra-européen.  

Ajouter à cela l’énorme retard de l’Afrique en infrastructures énergétiques, de transport, de télécommunications et d’approvisionnement. 

“Cette réalité empêche nos économies de croître”, a regretté le chef de l’État, mais cela ne doit pas altérer la volonté des États africains. Au contraire, elle doit constituer une motivation supplémentaire pour “transformer notre réalité continentale en succès”. 

 

Abdelmadjid Tebboune : “Nous militons pour l’Afrique en silence” 

Cette rencontre, a-t-il indiqué, n’est pas seulement une manifestation économique. Elle traduit “une prise de conscience collective de la nécessité d’édifier un continent intégré, à la volonté forte et constituant un acteur agissant dans son environnement régional et international”. 

“L’Algérie ne peut être qu’un acteur actif dans cet objectif “, s’est engagé Abdelmadjid Tebboune, non sans rappeler les actions entreprises dans ce sens par le pays. Le président a cité les grands projets d’infrastructures à dimension continentale (route transsaharienne, gazoduc Nigeria-Algérie, ligne de fibre optique, train de l’extrême-sud…).

L’Algérie a aussi pris des initiatives pour renforcer le commerce intra-africain, à travers notamment l’ouverture de 5 zones de libre-échange dans les wilayas frontalières, l’ouverture de filiales des banques algériennes en Afrique et l’inauguration de représentations commerciales dans les pays du Sahel.

“C’était un retard qui pouvait être reproché à l’Algérie à un certain moment (…) On ne peut pas dire que l’Algérie est africaine alors que pour aller vers Addis-Abeba ou Dakar, il fallait transiter par une capitale européenne”, a reconnu le président de la République. 

Aujourd’hui, a-t-il assuré, “nous rattrapons ce retard” afin d’être “réellement africains” et “contribuer dans la mesure du possible” au développement de notre continent”.

Ce que l’Algérie a fait pour l’Afrique

D’autant plus que, a-t-il ajouté, “l’Afrique, c’est l’avenir”, car outre ses potentialités minières, c’est un “continent jeune alors que les autres continents font face au vieillissement de leur population “. «L’Afrique est un jeune continent, les autres continents sont entrés dans la vieillesse », a-t-il taclé, provoquant une ovation dans la salle.

Autre effort de l’Algérie en faveur de l’Afrique, 8 000 étudiants africains sont inscrits chaque année dans les universités et grandes écoles algériennes et 65 000 cadres africains ont été formés en Algérie depuis l’indépendance, “sans bruit ni tapage”. 

“Nous militons en silence pour l’Afrique”, a assuré Abdelmadjid Tebboune, rappelant aussi la décision de l’Algérie d’effacer 1,5 milliard de dollars de dette détenue auprès de 14 pays du continent. 

TSA +