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Il a critiqué la normalisation avec Israël : un Marocain lourdement condamné

Il a critiqué la normalisation avec Israël : un Marocain lourdement condamné

Au Maroc, émettre un avis sur la normalisation avec Israël peut vous conduire en prison. Le tribunal de première instance de Casablanca a, en effet, condamné lundi à une peine de cinq ans de prison ferme un Marocain qui a dénoncé la normalisation sur les réseaux sociaux, selon plusieurs médias.

Saïd Boukioud, 48 ans, a écopé lundi de 5 ans de prison en raison de publications sur Facebook où il dénonce la normalisation avec Israël d’une « manière qui pourrait être interprété comme une critique visant le roi » Mohamed VI, a indiqué son avocat El Hassan Essouni cité par l’AFP.

La décision du tribunal de première instance de Casablanca est « lourde » et « incompréhensible », a commenté l’avocat, soulignant que si son client avait manifesté son rejet de la normalisation, il n’avait nullement l’intention d’offenser le souverain marocain.

Maroc : critiquer la normalisation avec Israël risque de mener en prison

Selon cet avocat, qui a interjeté appel, son client avait exprimé son opinion fin 2020, peu après la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv dans le cadre des accords d’Abraham sous l’égide du gouvernement de Trump. Ayant appris qu’il était poursuivi au Maroc, il a supprimé depuis ses publications.

Au Maroc, où la politique étrangère est du ressort du Roi, le Code pénal punit de six mois à deux ans de prison ferme « quiconque porte atteinte au régime monarchique ». Mais la sentence peut être portée à cinq ans d’incarcération si l’infraction est commise en public – « y compris par voie électronique ».

Au Maroc, Said Boukioud n’est pas le seul à avoir dénoncé la normalisation avec Israël. Il y a quelques semaines, le front de soutien à la Palestine et contre la normalisation, composé de journalistes, d’intellectuels et de membres de la société civile, avait manifesté à Meknès contre la présence en masse d’entreprises israéliennes à un salon international sur l’agriculture.

Les manifestants avaient dénoncé notamment la mainmise d’Israël sur l’agriculture marocaine « depuis plus d’une décennie, ce qui fait craindre une perte de souveraineté alimentaire dans ce domaine sensible ». Au Maroc, la normalisation avec Israël n’est pas également du goût des partis islamistes qui font, pour l’heure, profil bas.

En 2020, le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en échange de la reconnaissance par les États-Unis de Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé.

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