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Immigration algérienne en France : ce que disent les chiffres

Immigration algérienne en France : ce que disent les chiffres

Le débat public en France est de nouveau dominé par l’immigration, à l’approche de la présentation par le gouvernement d’un projet de loi relatif à la question, probablement cet été ou à l’automne prochain.

L’accent est particulièrement mis sur l’immigration algérienne et l’accord algéro-français de 1968 qu’une partie de la classe politique appelle à révoquer, le jugeant « avantageux » pour les Algériens par rapport aux ressortissants des autres pays.

Pourtant, les Algériens ne constituent qu’une partie des étrangers établis en France et de ceux qui y entrent chaque année, légalement ou pas.

Selon l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a lancé le débat sur la révocation de l’accord de 1968, les Algériens constituent 12,5 % de l’ensemble des immigrés légaux sur le sol français.

Des statistiques encore plus affinées du ministère de l’Intérieur et d’autres organismes, reprises par le magazine Marianne, révèlent que l’Algérie n’est pas en tête des pays dont les ressortissants obtiennent des titres de séjours en France.

De quoi tordre le cou à l’idée selon laquelle les Algériens sont privilégiés ? L’accord de 1968 prévoit peut-être des avantages pour les Algériens, mais ces avantages ne sont pas déterminants pour l’obtention d’un titre de séjour en France.

Les chiffres de l’immigration algérienne et marocaine en France

C’est ce que montre ce graphique du ministère de l’Intérieur qui indique que pendant l’année 2021, plus de 35.300 titres de séjour ont été délivrés par les préfectures françaises aux ressortissants marocains, contre 25.800 aux Algériens.

Le top 5 est complété par les Tunisiens, les Ivoiriens et les Chinois, avec respectivement 17.400, 11.300 et 9.700 titres de séjour.

En 2021, les Marocains ont bénéficié de plus de titres de séjour que les Algériens.

Le total de titres de séjour délivrés en 2021 était de 250.000, contre un peu plus de 200.000 en 2020 et plus de 290.000 en 2022. En 2021, la part des Algériens dans les titres de séjours délivrés était donc de 10 %.

D’autres statistiques sont dévoilées par le magazine français à travers des graphiques affinés. Concernant les motifs des titres délivrés en 2022, 108 000 l’ont été pour des études (contre 88 000 en 2021 et 73 000 en 2020), 90 000 dans le cadre du regroupement familial (86 000 et 76 000 en 2021 et 2020), 52 000 pour l’immigration économique (36 000 et 26 000 en 2021 et 2020) et enfin 40 600 titres ont été délivrés pour des raisons humanitaires, un chiffre stable par rapport à 2021, mais en hausse par rapport à 2020 (près de 33 000).

Concernant l’activité en France des primo-arrivants, les chiffres dévoilés sont ceux de 2019. Environ 52 % d’entre eux ont pu trouver un emploi. Les hommes sont plus nombreux à se faire embaucher (70 %), contre 35 % des femmes arrivées en France pour la première fois.

Chez les hommes, 15 % sont au chômage et 10 % poursuivent leurs études, tandis que 5 % sont classés dans la case « autres inactifs« .

Parmi les femmes, 35 % sont employées, 15 % sont étudiantes et autant au chômage, 30 % sont au foyer et 5 % dans la catégorie « autres inactifs« .

Un autre tableau décortique le taux de réussite des examens de compréhension de la langue et autres par les nouveaux prétendants à la carte de séjour, toujours en 2019. En moyenne, 20 % n’ont pas réussi le test oral et 24 % ont échoué aux exercices écrits.

Les plus mauvaises performances ont été logiquement réalisées par les immigrants originaires de pays non francophones, 38 % d’entre eux ayant eu un niveau de réussite des exercices de 0 %, tant à l’oral qu’à l’écrit.

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