Une Europe qui se barricade au sud et qui a un besoin pressant de migrants un peu plus au nord  comme en Allemagne. Telle est la situation paradoxale que présente le Vieux continent, qui n’a jamais aussi bien porté son surnom.

Dans une Europe vieillissante, le besoin de migrants se fait de plus en plus sentir. Pour faire fonctionner leur économie, certains pays songent à assouplir leur législation pour accueillir plus d’étrangers. Le problème se pose avec plus d’acuité en Allemagne.

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Avec un taux de fécondité de 1,53 enfant par femme, la population allemande décline. Ce taux est en-deçà du seuil minimum nécessaire pour le renouvellement des générations.

L’Allemagne compte 83 millions d’habitants et si sa courbe démographique est stable, c’est uniquement grâce à un solde migratoire positif de 200 000 nouveaux immigrés par an en moyenne.

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En 2016, le pays avait accueilli d’un coup un million de réfugiés syriens. Il s’agit aussi du pays européen qui a accueilli le plus d’immigrés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais cela semble insuffisant pour garder le rythme de son économie et son statut de troisième exportateur mondial.

Avec le vieillissement de la population, le dynamisme économique de l’Allemagne risque aussi de péricliter. Une grave pénurie de main-d’œuvre est en tout cas déjà enregistrée.

Allemagne : près de 2 millions de postes vacants

Selon l’Institut de recherche sur le travail et l’emploi (IAB), il y aurait 1,8 millions de postes vacants en Allemagne, dans toutes les branches d’activité.

Les employeurs peinent à recruter, pas seulement dans l’industrie, mais aussi dans les services, comme la restauration, le commerce, l’hôtellerie, la santé, l’enseignement…

A la dernière rentrée, il manquait 40 000 enseignants dans toute l’Allemagne, d’où la décision de certaines régions de proposer des aides au logement et des bourses, et même de rappeler des retraités, rapporte France Info.

La compagnie aérienne Lufthansa a lancé une vaste campagne de recrutement pour pourvoir 20 000 postes vacants. La compagnie de transport de Berlin recherche des chauffeurs de bus même à l’étranger.

Selon la même source, des aménagements  d’horaires et des réductions d’activité sont effectués dans tous les secteurs, faute de personnel.

Devant cette situation critique, l’Allemagne ne semble disposer que du levier de l’immigration à actionner. De nombreux verrous qui constituaient un frein à l’arrivée et l’installation de migrants devraient sauter en Allemagne.

Le gouvernement s’apprête à présenter un projet de loi pour éliminer les obstacles bureaucratiques et assouplir la législation relative à l’obtention de la nationalité allemande.

La loi actuelle exige une résidence d’au moins 8 ans sur le territoire allemand pour être naturalisé. Un délai qui devrait être réduit à cinq ans, voire à trois ans pour les migrants parfaitement intégrés ou ayant des compétences remarquables. L’autre grande nouveauté, c’est la possibilité pour les nouveaux naturalisés de garder leur nationalité d’origine, ce qui est interdit jusque-là.

Il y a encore des oppositions dans les courants conservateurs mais l’idée d’accueillir plus de migrants est de plus en plus acceptée dans l’opinion. Il y aurait aujourd’hui un allemand sur trois qui voit dans l’immigration une solution à la problématique démographique et aux besoins de l’économie.