Économie

Impacté par Omicron, le Brent repasse au-dessous de 70 dollars

Le nouveau variant du Covid-19, désigné sous le nom d’Omicron, tire les prix du pétrole vers le bas. La baisse est significative depuis vendredi dernier, même si on est encore loin du plongeon historique d’avril 2020 dû à la même pandémie, lorsque les prix avaient atteint des valeurs négatives.

À plus de 82 dollars jeudi dernier, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le Sahara Blend algérien, est descendu brutalement (-11,41%) à moins de 73 dollars vendredi 26 novembre.  

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Lundi, le baril de Brent a clôturé en très légère baisse (-0,22%), tout en restant au-dessus de 70 dollars. Ce mardi, non seulement il a poursuivi sa chute, mais il est repassé sous la barre des 70 dollars. À 20h30, il était coté à 69,22 dollars, en recul de 4,8%. En cinq séances, la baisse est conséquente : 16%.

Le WTI américain à seulement 66,85 dollars (-4,4%).  Ce sont les plus bas niveaux de l’or noir depuis mi-septembre dernier.

Les déclarations des scientifiques sur le variant Omicron nouvellement découvert font craindre un retour aux mesures de confinement et de fermeture des frontières dans les grands pays consommateurs de pétrole, ce qui plomberait la demande comme lors du printemps 2020. De nombreux pays comme le Japon, le Maroc, les Etats-Unis, la France, le Canada ont fermé totalement ou partiellement leurs frontières aériennes.

L’Algérie a décidé ce mardi d’imposer le pass sanitaire aux voyageurs arrivant sur son territoire par voie maritime, dans un premier temps.

Les analystes imputent la reprise de la baisse ce mardi à une déclaration du directeur des laboratoires américains Moderna, l’un des fabricants mondiaux du vaccin anti-covid, qui a révélé au Financial Times que les vaccins existants sont moins efficaces contre le nouveau variant et qu’il faudra plusieurs mois pour mettre au point un vaccin adapté. 

La pandémie tirera-t-telle de nouveau les prix vers des plus bas historiques comme elle l’a fait au printemps 2020 ? Les analystes sont indécis et restent prudents.

Omicron, Opep et nucléaire iranien

Les cours sont tributaires dans cette conjoncture de trois facteurs. L’évolution de la situation sanitaire dans le monde, les décisions du cartel de l’Opep et les négociations sur le nucléaire iranien.

Les pays membres de l’Opep se réunissent entre eux ce mercredi 1er décembre, puis le lendemain avec ceux de l’Opep+, incluant les producteurs non membres du cartel. 

Le 4 octobre, l’Opep+ avait décidé de maintenir sa stratégie d’augmentation insignifiante de la production, malgré une conjoncture de très forte hausse des prix qui les avait menés à leur plus haut niveau depuis 2014, à plus 78 dollars le baril de Brent.

« Compte tenu des fondamentaux actuels du marché pétrolier, l’OPEP+ a confirmé l’ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400 000 barils par jour pour le mois de novembre », a annoncé l’alliance de 23 pays dans un communiqué.

L’Opep+ avait été accusée de ne pas œuvrer à la stabilisation du marché mondial du pétrole dans une conjoncture de hausse généralisée des prix de l’énergie qui menaçait la demande mondiale, et alors que les prix étaient déjà largement au-dessus du seuil de 70 dollars fixé comme objectif par certains pays lors de la forte chute du printemps 2020.

Pour les réunions de mercredi et jeudi, les analystes s’attendent à une suspension des augmentations prévues en janvier pour tenter d’amortir la baisse des prix.

Même dans ce cas, et même si de meilleures nouvelles tombent concernant le nouveau variant du covid, il faudra attendre l’issue des négociations sur le nucléaire iranien qui ont repris lundi à Vienne. Un éventuel accord serait synonyme du retour de la république islamique comme grand exportateur et l’arrivée brusque sur les marchés de 2,5 millions de barils supplémentaires quotidiennement.  

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